La décision annoncée par l’Algérie, de ne pas reconduire l’accord sur le gazoduc Maghreb-Europe (GME), a suscité des réactions à plusieurs niveaux, par les autorités marocaines, cherchant ainsi une sortie honorable de la crise.
Au lendemain de la da fermeture du robinet par la Sonatrach du gaz algérien, qui traversait le territoire marocain pour arriver à l’Europe, l’Office National des Hydrocarbures et des Mines marocain (ONHYM) et l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE), ont tous deux publié un communiqué, dans lequel ont essayé de rassurer leurs citoyens.
Selon les deux entités marocaines, cette décision « n’aura dans l’immédiat qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national ». Selon la même source, « les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité, et d’autres options sont en cours d’étude pour des alternatives durables, à moyen et long termes ».
Le royaume chérifien pourrait se tourner notamment vers l’Espagne pour son approvisionnement en gaz, selon des médias marocains. Une source marocaine proche de ce dossier assure que le Maroc est prêt à faire face à tous les scénarios. Les autorités marocaines comptent ne pas « laisser pourrir le gazoduc», selon des médias de ce pays. Selon cette même source, « le Maroc ne tardera pas à l’utiliser en inversant le sens des flux de gaz qui, le cas échéant, seront acheminés depuis l’Espagne ».
Les experts énergétiques marocains estiment de leur part, que l’arrêt du gazoduc « n’aura aucun impact à court terme sur l’approvisionnement en électricité au Maroc». Selon eux, le Maroc se trouve actuellement « en surcapacité de production d’électricité » et en cas de besoin, le pays peut toujours « importer l’électricité ».
Des solutions à cours terme !
Ainsi, face à l’assèchement du gazoduc, plusieurs scénarios sont sur la table du gouvernement marocain, dont l’un porte sur l’inversement des flux du GME, de sorte à pouvoir importer du gaz à partir des ports espagnols, avant de l’acheminer via le même gazoduc jusqu’aux centrales marocaines.
Dans ce contexte, le Maroc a annoncé avoir prolongé de dix jours la durée de l’appel d’offres qui avait été lancé en Octobre, pour la construction d’une station de transformation de gaz liquéfié en gaz naturel, au large des eaux territoriales marocaines.
Selon les médias marocains, le gaz algérien alimentait les deux centrales électriques du royaume chérifien d’Ain Beni Mathar et de Tahaddart. Les deux centrales fonctionnent en semi-base et sont occasionnellement utilisées comme centrales d’appoint lorsque les besoins du réseau se font sentir. Elles contribuent à hauteur d’environ 10% à la production électrique nationale.
Selon des spécialistes interrogés par ces mêmes médias, le Maroc pourrait dans un premier temps se contenter d’alimenter la centrale de Tahaddart à partir de l’Espagne, avant d’enchaîner dans un second temps avec celle de Ain Beni Mathar. Rappelons qu’à quelques heures de l’expiration du contrat gazoduc entre le Maroc et l’Algérie, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin à cet accord en vigueur depuis 25 ans.