Les pressions de l’Union européenne (UE) contre le Mali s’accentuent. Elle a en effet annoncé, hier lundi, l’arrêt des formations militaires prodiguées à l’armée malienne tout en maintenant sa présence au Sahel.
S’exprimant lundi à l’issue d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne au Luxembourg, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a déclaré que l’UE arrêtait « les missions de formation des forces armées et de la garde nationale », mais qu’elle allait « poursuivre les formations sur les lois de la guerre », car, dit-il un tantinet provocateur, « il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Ces formations militaires étaient destinées à soutenir les efforts de stabilisation du Mali et la démocratisation de l’armée.
Le 28 mars 2022, l’Union européenne avait annoncé la suspension de certaines formations ainsi que les entrainements destinés aux forces armées maliennes.
Josep Borrell a affirmé lors d’une audition devant le Parlement européen qu’ il était clair que leur mission de formation ne pouvait « être impliquée, de quelque manière que ce soit, dans des activités qui pourraient mettre en cause la réputation de l’Union européenne ».
Selon lui, les autorités maliennes n’ont pas fourni des garanties nécessaires pour assurer la poursuite des missions de formation de l’UE et elles vont devoir être « recalibrées » ajoutant : « Nous venons de recevoir la réponse de la junte à nos demandes pour la poursuite des missions de formation et nous n’avons pas les garanties nécessaires pour continuer ».
Le principal problème, de son point de vue, est la présence de combattants du groupe privé russe de sécurité Wagner, venus au Mali à l’appel du gouvernement et la collaboration d’unités de l’armée malienne à leurs activités.
Pour rappel, l’Union européenne a engagé plusieurs centaines de militaires et d’experts dans deux missions de formation au Mali, notamment l’EUTM pour les forces armées et l’EUCAP Sahel-Mali pour la police. Le mandat de l’EUCAP, approuvé en 2015, a été prolongé au 31 janvier 2023. Celui de l’EUTM, qui remonte à 2013, est en cours jusqu’au 18 mai 2024.
R.I./Agences