Elève ingénieur en 5e année de l’Institut national des télécoms (NTTIC) d’Oran, Samir Tahraoui, nous parle de son expérience d’étudiant avec l’enseignement online. Il nous expose les avantages du e-learning et des MOOC.
En tant qu’étudiant à l’INTTC, quel a été l’apport du MOOC qu’a lancé votre Institut pour l’enseignement à distance, dans vos études ?
Le cours proposé par Horizon Club (club scientifique de l’INTTIC) avec l’encadrement de l’équipe e-learning de l’Institut est une formation en ligne, que l’on peut pas définir comme étant un MOOC, que je rappelle est l’abréviation de « massive open online course ». Un MOOC doit être non seulement en ligne mais aussi ouvert et massif, et surtout ouvert à tout le monde. Par rapport au cours en ligne lancé pour l’année universitaire 2014/2015 à l’INTTIC d’Oran, pour sa première version, il visait à expliquer le module « exposé » qui consiste à préparer une monographie et faire un exposé devant un jury. Ce module est proposé aux étudiants de 3e et 4e années sous forme de courtes vidéos.
En tant qu’étudiant ce cours m’a donné une possibilité de bénéficier des conseils des enseignants à avec liberté de choix du temps et de l’endroit où suivre la formation. J’aurai aimé avoir la possibilité de suivre de tous les cours de la même manière. D’ailleurs, c’est ce qui se passe en ce moment dans plusieurs universités à travers le monde. Les étudiants suivent le cours en ligne avec des quizz et des devoirs à rendre, et l’enseignant a pour rôle de les guider et les encadrer.
Comment fonctionne le (concept) MOOC du point de vu de l’utilisateur que vous êtes ?
Aujourd’hui, on peut dire que des milliers de cours ouverts en ligne sont accessibles dans le monde entier grâce à diverses plateformes qui propose différents MOOC dans différentes disciplines allant des domaines techniques à la médecine passant par la littérature. On peut en citer quelques unes de ces plateformes comme : canvas.net, coursera.org, edx.org, france-universite-numerique.fr, iversity.org, udacity.com, udemy.com, edraak.org… etc.
A quelques détails près, le fonctionnement est presque similaire dans toutes les plateformes. Je prends comme exemple la plateforme « france-universite-numerique.fr ». Il y a la présentation générale du cours qui se compose d’une introduction du MOOC, de son contenu, et des prérequis nécessaires pour suivre le cours. La présentation de l’équipe du MOOC, les conditions d’utilisation, la date de début et de fin, la date de fin des inscriptions, les efforts estimés (nombre d’heures pas semaine), tout cela avec une vidéo de présentation. Le cours se décline en plusieurs semaines. A la fin de chaque semaine vous devez répondre à des quizz. Dans certains MOOC, l’apprenant doit remettre un devoir. Dans d’autres, il est appelé à réaliser un projet. A la fin du MOOC, vous avez la possibilité d’obtenir une attestation de suivi si vous avez atteint le seuil de points indiqués au début du cours. Il faut savoir aussi qu’il existe une version payante qui donne la possibilité d’obtenir des certificats vérifiés ou « verified certificates ».
Êtes-vous à l’aise pour travailler avec la documentation électronique ?
Oui, très à l’aise. Nous vivons dans un monde où toutes les informations sont sous forme numérique : les journaux, les livres, les cours… Je pense qu’il est nécessaire d’être à l’aise avec la documentation électronique si l’on veut rester à jour avec les nouveautés.
Le MOOC permet-il l’échange avec les enseignants ?
Le MOOC à la base est un concept proposé par des enseignants. Donc une équipe d’enseignants propose le MOOC aux étudiants, après il y a un suivi et un partage grâce à l’espace discussion. Dans le cas de l’INTTIC d’Oran, il y a des enseignants qui nous proposent de suivre des MOOC, ça remplace un peu la bibliographie. Dans mon cas, je préfère regarder des vidéos de MOOC et répondre aux quizz et devoirs, que de lire un livre de 500 pages.
Je voudrais souligner qu’avec un collègue, Oussama Fellah, nous essayons de vulgariser le concept en Algérie des MOOC à travers un groupe sur Facebook « MOOC Algeria Community ». Pour l’instant nous sommes à la première étape qui consiste à faire connaitre le maximum possible le concept MOOC aux algériens en partageant différents MOOC sur le groupe. La prochaine étape consiste d’aller sur le terrain, avec l’aide d’Horizon Club. Nous voulons créer des groupes afin de suivre des MOOC ensemble, ceci permettra non seulement de profiter du contenu des cours mais aussi de faire découvrir l’incroyable monde de cette forme de e-learning à un nombre plus important de personnes. Je rappelle que le concept MOOC est ouvert à tous, étudiants, enseignants, lycéens, employés, chômeurs.
La documentation livrée via le MOOC représente-t-elle un plus par rapport à ce qui est donné en cours, TD et TP ?
Oui. Ce qui m’attire le plus dans les MOOC, c’est leur aspect pratique. Généralement à la fin de chaque MOOC vous serez capable de réaliser un projet. Je sais bien que l’aspect théorique est aussi important que l’aspect pratique, mais pour moi une idée sans pratique ça reste qu’une idée. On apprend beaucoup mieux avec des projets.
Qu’elles sont les fonctionnalités qui manquent d’après vous au MOOC ?
Je ne suis pas un spécialiste de la formation en ligne, je vais donc plutôt parler du manque qui existe en Algérie. On peut dire que le terrain est quasiment vierge. Il faut dès maintenant investir dans des équipes spécialisées dans ce domaine. De vrais spécialistes, pas des enseignants qui s’en occupent uniquement à leurs temps libre. On n’a pas conscience de l’impact énorme que peut apporter ce concept à nos universités. Les étudiants pourront suivent leurs cours en ligne à n’importe quel moment et n’importe où, avec comme objectif un projet à réaliser. Pour moi l’avenir de l’éducation c’est le MOOC, et il faut commencer dès aujourd’hui.