Des accélérateurs de radiothérapie, installés dans plusieurs centres à travers le pays sont à l’arrêt, dont « les deux tiers des accélérateurs de radiothérapie de la marque américaine Varian, représentée en Algérie par le centre algéro-américain de radiothérapie Varian Medical Systems Algeria », a rapporté le quotidien El Watan dans son édition du jour.
Les raisons de ces pannes récurrentes est imputé à « l’absence de contrats de performance et de maintenance des appareils de radiothérapie avec les importateurs », indique El Watan, mais également à « la surexploitation des anciens équipements, dont certains ont atteint les délais pour leur renouvellement ».
Des rendez-vous à long termes
Une semaine avant cela, le ministère de la santé a lancé « en grande pompe » une plateforme web pour la prise de rendez-vous de radiothérapie. Une solution numérique qui a pour but de faciliter le processus de prise de rendez-vous. Celle-ci « se heurte déjà à des problèmes de disponibilité de rendez-vous suite aux pannes fréquentes des machines », indique affirme El Watan.
Cette solution numérique ne résout pas le problème. Au CPMC d’Alger (Centre Pierre-et-Marie-Curie), qui contient trois accélérateurs, « les rendez-vous pour une radiothérapie s’étalent jusqu’au mois de septembre 2021 », à cause de la demande. Ce centre couvre également toute la région centre du pays.
Pour la secrétaire générale de l’association El Amel du CPMC, Hamida Kettab, « la plateforme, qui émane de son association, a pour objectif de trouver des solutions et non pas compliquer la prise en charge des malades déjà éprouvés par la maladie ».
Elle a souligné à El Watan que « l’option d’orienter des patients vers d’autres centres du pays est possible avec l’aide de toutes les associations de malades, comme nous l’avons proposé, mais faudrait-il que les moyens et les conditions pour les soins s’y prêtent. La majorité des centres désignés figurant sur cette plateforme pour recevoir des patients ont des problèmes de maintenance des accélérateurs ».
« Comment peut-on régler le problème, alors que la situation sur le terrain est catastrophique ? Lancer hâtivement cette opération sans s’assurer des bonnes conditions de soins au préalable et de la performance de ces centres, c’est mettre en danger nos malades », a-t-elle déploré
Absence de contrat de performance avec les importateurs
Le centre algéro-américain de radiothérapie Varian Medical Systems Algeria, créé en « partenariat avec Cialfarm, filiale du groupe privé algérien ETRHB ». Si les accélérateurs restent en panne pour longtemps, c’est parce qu’il y a une « absence de contrats de performance et de maintenance des appareils de radiothérapie avec les importateurs » précise la même source. Pa railleurs, le problème de la « surexploitation des anciens équipements, dont certains ont atteint les délais pour leur renouvellement », vient compliquer davantage la donne.
Selon le le Pr Aicha Djemaa, chef du service radiothérapie au CHU de Constantine, citée par El Watan, « la durée de vie de ces machines est en général de l’ordre de 10 à 12 ans, d’où l’intérêt de penser à changer les anciens accélérateurs et une mise à niveau de tous les anciens centres, notamment les accessoires et le consommable tous les deux à trois ans ».
Elle a rappelé dans le même contexte que « son établissement qui dispose d’un accélérateur de radiothérapie qui a 9 ans d’âge. Il a été acheté en 2009-2010, a été installé en 2011 et est fonctionnel depuis 2013. Le centre prend en charge les malades de la wilaya et de ses environs, en l’occurrence Mila, Jijel, Skikda , Oum El Bouaghi, Khenchela, ainsi que d’autres wilayas, soit 5 millions d’habitants pour un accélérateur 18 MV sans option ni imagerie, qui a presque 10 ans ».