L’homme d’affaires et Président du Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (CARE), Slim Othmani, a exprimé mardi sur le plateau du CEE (Café des Experts Economiques), son avis sur la situation économique du pays et le blocage dont font face les entreprises algériennes.
« Est-ce qu’aujourd’hui on est capable de dire qu’on a une équipe exécutive et législative capable de mettre sur la table un projet de trajectoire. Est-ce qu’il y a de la compétence dans l’administration pour exécuter la trajectoire à laquelle aspirent les Algériens ? », s’est-il demandé face à Ihsane El Kadi en présence des experts économiques de l’émission ; Ali Harbi et Redha Amrani.
Pour Othmanie, une trajectoire c’est une liberté d’entreprendre, de transparence et de gouvernance économique cohérente avec ce qui se passe dans le monde. « J’ai entendu en haut de l’exécutif une réelle volonté de mettre en œuvre cette transparence, mais leur discours est, par moments, contredits », a-t-il regretté.
Il a expliqué que des textes sont introduits au journal officiel, pénalisant et freinant la dépénalisation de l’acte de gestion, « alors qu’il a été dit que le texte (pénalisation de l’acte de gestion) est prêt mais pas encore promulgué ».
« Qui sont les fameux gardiens du dogmatisme économique qui sont en train de mettre l’Algérie dans une situation dramatique ?
« Qui a bloqué et veut absolument maintenir l’économie algérienne sous la semelle de sa chaussure ? C’est la véritable question qui va nous permettre d’aller vers quelque chose qui a du sens », a martelé l’homme d’affaires.
Pour Slim Othmani, il existe une main invisible qui empêcherait l’économie algérienne d’avancer dans le bon sens. « Qui sont les fameux gardiens du dogmatisme économique qui sont en train de mettre l’Algérie dans une situation dramatique ? », s’est-il demandé, avant de poursuivre ; « il y a un groupe d’individus qui sont suffisamment puissants pour tirer la couverture à eux et ramener l’économie algérienne dans l’état actuel, sans proposer une quelconque trajectoire, mais en imposant systématiquement ce dogmatisme ».
Face à cette énigme, l’homme d’affaires a appelé à dialoguer avec les « vrais détenteurs des décisions ». « Il faut qu’on puisse un jour avoir ces gens-là autour d’une table et discuter avec eux, s’ils ont le courage, nous on est là », a-t-il proposé.
Evoquant le domaine de l’import-export, Slim Othmanie parle d’une absence totale de stratégie. « On disant nous voulons exporter, n’est pas une stratégie. En plus, ils déclarent en face, ne plus importer. Donc nous n’avons pas de stratégie d’importation et nous voulons exporter ? a-t-il mentionné en ajoutant que dans ce domaine, il y a des actions de toutes parts sans une vision claire.
Othmanie estime que la sphère bureaucratique s’est habituée à un système qui travaille pour ses intérêts, non pour le pays. « Il faut laisser la place à l’entreprise pour agir librement. On a un problème de compétence », a-t-il conclu.