L’Algérie n’exploite pas les données et informations partagées par les internautes Algériens et l’utilisation de l’internet. C’est le constat qui a été fait lors de la 5ème édition du Symposium international sur la cybercriminalité organisé mardi par le World Trade Center Algeria.
Le thème du symposium « la Cyber-sécurité au service du développement économique et des infrastructures critiques » a été abordé par plusieurs panels constitués de spécialistes et professionnels de la sphère numérique.
Le thème de l’importance des médias sociaux pour l’économie ainsi que des risques qui leur sont liés ont été abordés avec un constat unanime sur le fait que le numérique a pris une dimension gigantesque dans les sociétés et que les individus sont de plus en plus dépendants.
« En 2025 nous passerons plus de temps ‘’connectés’’ qu’à dormir » note AlI Kahlane docteur en informatique après avoir donné une illustration de l’état des lieux des médias sociaux dans le monde. Ali Kahlane a souligné les aspects ‘’positifs’’ des réseaux sociaux sur l’évolution du quotidien de l’individu, un avis nuancé par Karim Khelouiati fondateur d’une société d’informatique.
Il a relevé à cet effet les risques engendrés par les partages des données privées sur la toile en rappelant que « Facebook et les autres réseaux sociaux détiennent des informations allant de l’état de santé ou même financier des utilisateurs ».
Quid de l’exploitation des données au niveau national ? Le débat a été de fait orienté sur l’exploitation de la manne des données personnelles par Google et Facebook.
« L’Algérie doit réfléchir à avoir la main sur nos données »
Khelouiati suggère de créer une plateforme open-source algérienne afin d’exploiter ces données au niveau national. Une initiative fortement envisageable car «il existe des hébergeurs algériens qui peuvent le faire » soutient ce spécialiste en s’adressant à des professionnels présents dans la salle.
La finalité selon lui est de répondre d’une manière ciblée aux besoins de l’Algérien, comprendre les attentes de la société et élaborer ainsi des politiques adéquates. Il prend en exemple VKontakte, le réseau social le plus utilisé en Russie
L’intervenant insiste bien sur l’aspect comportemental et l’influence des sites web sur la personne. « Quand on observe comment YouTube suggère des vidéos on s’aperçoit que ces réseaux sociaux (RS) œuvrent à façonner notre mode de réflexion. »
M. Iheb Tekkour, jeune spécialiste en NTIC regrette l’absence d’un organisme algérien (indépendant ou, au sein d’Algérie-Télécom) qui partage de façon périodique les données sur l’utilisation de l’internet. Cela permet, par exemple, aux «commerciaux de proposer des produits ciblés. »
Cependant, il est plus judicieux selon ce jeune spécialiste des NTIC de prendre exemple des pays qui ont réussi à gérer ces défis numériques, au lieu de faire face à des géant tels que Google ou Facebook.