Pourquoi dans une entreprise un poste est décrit comme « ingénieur système » et dans une autre il est « administrateur système » ? C’est toute la problématique du recrutement, notamment dans le domaine des TIC, que nous évoquerons dans cet entretien avec Thamila Robert, DG du cabinet Arch Consilium.
Commençons par une présentation de Arch Consilium.
Arch Consilium est un cabinet de recrutement par approche directe, un organisme agréé par l’ANEM. Le conseil et l’analyse du marché de l’emploi sont le moteur de notre performance. Depuis 10 ans bientôt nous accumulons de l’information et de l’expérience. Nos consultants en recrutement sont avant tout des experts dans leurs métiers. Aussi depuis deux ans, notre organisation, nos outils internes et le mode de management de nos équipes permettent un nouveau phasage avec nos clients. Nous connaissons actuellement un aboutissement de nos nombreuses années d’efforts et nous allons pouvoir lancer et activer plusieurs projets.
Vous n’êtes donc pas simplement un intermédiaire dans le recrutement. Vous assurer aussi une expertise des CV et des profils des demandeurs ?
C’est notre signature. Comme des artisans, nous avons, mes collaborateurs et moi-même, en quelque sorte joué très minutieusement le jeu du marché algérien. Nous avons intégré le manque d’information, de maturité et les carences du marché pour ce qu’elles sont : les spécificités de notre propre tissu économique et social. Les entreprises ont leurs propres défis, et elles offrent des opportunités de travail. Les candidats recherchent des parcours et mettent en pratique leurs ambitions. Notre rôle est de créer autant que possible de l’objectivité et de la cohérence. Nous recherchons les dénominateurs communs. Nous concevons les meilleures dynamiques de carrière pour interpréter les compétences exigées. Plus qu’un travail d’intermédiation, nous « dévoilons » les critères de la réussite. Notre approche intègre presque toujours la déconstruction des définitions standards véhiculées par les organigrammes et les fiches de poste pour les réinterpréter en fonction des profils qu’offre le marché algérien de l’emploi et des compétences. Au-delà de CV nous proposons des solutions de recrutement.
Quels sont les métiers les plus demandés par les entreprises ?
Les entreprises ont encore besoin de peaufiner leurs organisations. La plupart des métiers sont sous-représentés. Les fonctions de soudeurs, de mainteneurs, de comptables, d’assistantes de direction, de commerciaux posent toutes la problématique de la professionalisation et de leur intégration dans un schéma d’entreprise.
Par ailleurs, les membres de comités de direction ont généralement et pour beaucoup, des profils de middle management. Ces premiers professionnels ont forcément évolué au rythme de l’ouverture du marché algérien aux IDE et au gré des épisodes de sa libéralisation, amorcée au début des années 2000. Il y a eu des étapes classiques à toutes les économies en mutation et nous sommes encore dans une logique d’accumulation en matière de compétence.
C’est pourquoi les fonctions dites support et beaucoup de cadres dirigeant sont encore impliqués dans une logique opérationnelle plutôt que stratégique et pas seulement de façon occasionnelle. C’est ainsi que bien souvent, des actions opérationnelles sont réalisées par des profils dont la fonction dans l’entreprise, devrait les impliquer sur des logiques d’analyse, de délégation, de consolidation, de management et de reporting.
De manière générale, les fonctions qui posent la question du type d’investissement et de développement choisi par l’entreprise font l’objet d’une demande récurrente. Le DRH, le DAF, le Directeur Commercial en charge des stratégies de développement du business et du calcul de rentabilité, le Directeur Contrôleur de Gestion,… mais aussi à une toute autre échelle, le Directeur Industriel, le Responsable Supply Chain, et beaucoup de fonctions techniques, propres par exemple au Secteur Pharmaceutique, qui s’adapte actuellement suite au changement de législation et de réglementation. Et nous pouvons en dire autant pour l’automobile ou l’agroalimentaire.
Pour être claire, en Algérie, il y a à la fois un déficit de compétence en management et un problème de retours sur expérience. Créer de la valeur ajoutée, introduire des logiques systémiques, reproduire et maintenir de bonnes pratiques. Finalement la problématique de recrutement n’est pas l’absence totale de certains profils sur le marché ou leur rareté mais celle d’un ajustement global et d’une mise à niveau pour être à la hauteur des opportunités du marché.
Quels sont métiers des TIC les plus recherchés ?
Tout dépend de ce que l’on entend par TIC. Dans le volet Informatique, on trouve surtout des demandes de profils d’Ingénieur Système, de Développeur Web et/ou Applications, d’Administrateur de base de données ou encore de Technicien Helpdesk. Et là aussi leurs intitulés diffèrent. Par exemple, on trouve pour le même descriptif les postes d’ingénieur système et d’administrateur système. Souvent encore une appréciation « générale ».
La question n’est pas d’être sophistiquée pour le principe, mais de comprendre quelles sont les attentes et au passage comprendre pourquoi dans une organisation, l’un est ingénieur et dans l’autre il est administrateur.
Dans le volet Communication digitale, la demande est assez timide, mais tourne autour de postes tels que : Chargé du e-media, Rédacteur web ou Community Manager…
Ces métiers sont plus souvent présents et aboutis techniquement dans les entreprises de communication. La question de l’intégration des projets reste du ressort de l’entreprise cliente.
Les métiers des TIC, du numérique et du Web sont-ils recherchés en tant que profils à part entière ou bien en tant que compétences adossées à d’autres qualifications professionnelles ?
En dehors des fonctions précitées qui sont occupées par des profils à part entière, versés dans le domaine des TIC, il se trouve que certaines fonctions dans la communication et le marketing sont des profils qui nécessitent à la fois des compétences avérées en la matière, mais aussi dans le domaine financier (pricing) de développement du business. Le secteur des télécom est un contexte de recrutement et de développement des TIC très important.
Votre site web fonctionne-t-il comme une plateforme de recrutement en ligne ?
Arch Consilium garantit la confidentialité aux candidats ciblés et approchés. A ce titre les CV ne sauraient êtres offerts en ligne. Par contre, nous annonçons la création d’un site de recrutement par annonce. Bientôt une campagne d’information expliquera comment Arch Consilium en adossant justement les TIC à notre expérience de 10 ans et notre savoir-faire en recrutement va permettre à toutes les entreprises d’avoir recours à une version totalement accessible de notre expertise.
Nous avons pris soins de réussir des recrutements de masse, c’est-à-dire plusieurs centaines de candidats présentés, à chaque fois pour le compte de multinationales. Nous avons ainsi mené à bien le recrutement de plusieurs dizaines de cadres peu qualifiés et/ou peu expérimentés au moment du lancement du métro d’Alger, pour le montage d’un complexe industriel et pour le compte d’une société de services logistiques.
La concurrence dans ce domaine est elle rude ?
Nous estimons avoir des confères plutôt que des concurrents et nous partageons avec eux une même problématique : éduquer le marché et adapter nos services. Nous sommes perçus comme les spécialistes de la recherche des cadres dirigeants et managers intermédiaires. C’est d’ailleurs, ce qui nous vaut d’être aussi concurrents avec des cabinets étrangers, souvent mandatés par le siège et qui ne nous connaissent pas encore. Arch Consilium doit donc gagner en visibilité, y compris à l’international.