De violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté mardi pour une cinquième soirée consécutive dans plusieurs villes tunisiennes, dont la capitale Tunis et Sidi Bouzid, berceau de la « révolution de jasmin », alors que la colère et la frustration grandissent à propos de la crise économique.
A Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, ont dit des témoins à Reuters.
Des affrontements ont éclaté dans des quartiers défavorisés de Tunis, où des centaines de jeunes manifestants en colère ont incendié des pneus et bloqué des routes.
Des manifestants réclament le départ du gouvernement
Des citoyens, en majorité des jeunes, ont manifesté, mardi après-midi, à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, réclamant le départ du gouvernement, le parachèvement du processus de la révolution et la délibération des jeunes arrêtés lors des émeutes nocturnes.
Les manifestants ont scandé des slogans pour la liberté, l’emploi, le développement et l’amélioration des conditions sociales dans les différentes régions, accusant le mouvement Ennahdha et son président Rached Ghannouchi, d’appauvrir le pays depuis dix ans.
Des affrontements ont eu lieu entre les protestataires et les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.
Présent sur les lieux, le député Mongi Rahoui, membre du parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu) a déclaré à l’agence TAP que ce mouvement de protestation est organisé par des jeunes en chômage, des étudiants et des élèves, en signe de protestation contre la détérioration de la situation générale dans le pays.
“Aujourd’hui, le peuple se soulève à nouveau pour remettre le processus de la révolution sur les rails, lequel a été usurpé par la majorité au pouvoir, et plus précisément par le mouvement Ennahdha et son chef de file Rached Ghannouchi”, a-t-il dit.
Et d’ajouter que l’imposante présence des forces de l’ordre et l’usage de la force n’empêcheront pas les mouvements de protestation qui ont éclaté dans les différentes régions. “Les citoyens ne peuvent plus attendre que la situation s’améliore puisqu’elle se dégrade de jour en jour””, a-t-il estimé.
Pour sa part, le porte-parole du parti des travailleurs, Jilani Hammami a indiqué que des jeunes démocrates et progressistes toutes sensibilités politiques confondues ont appelé à cette “manifestation diurne”.
“Ces jeunes ont choisi de manifester dans le respect des lois et des institutions, pour exprimer leur mécontentement face à la détérioration, sur tous les plans, de la situation du pays”, a-t-il soutenu.