L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), principale centrale syndicale du pays, a déploré hier mardi, par la voix de son secrétaire général adjoint, Slaheddine Salmi, l’absence de consensus sur le programme de réformes que le gouvernement entend présenter au Fonds monétaire international (FMI).
« Le pays est en proie à une crise économique et sociale, s’agissant particulièrement des finances publiques. Il y a des difficultés à assurer les dépenses publiques, notamment le paiement des salaires, et le gouvernement est obligé de se tourner vers le FMI, cependant il n’y a pas de consensus sur la programme de réformes qui va être soumis à l’institution financière internationale », a souligné Salmi.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTT a souligné que « la centrale syndicale ne peut accepter un certain nombre de réformes du programme gouvernemental destiné au FMI ».
Salmi a laissé entendre qu’une crise se profilait entre l’UGTT et le gouvernement de Najla Bouden.
Le président tunisien, Kaïs Saïed, avait examiné, samedi dernier, avec le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, la « situation générale dans le pays ».
Dans un extrait vidéo mis en ligne sur la page officielle de la Présidence tunisienne sur le Réseau « Facebook », Saïed a démenti l’existence d’une crise entre l’UGTT et la Présidence.
Il a indiqué que « la rencontre d’aujourd’hui (samedi) est intervenue pour discuter de la situation générale dans le pays ».
Tabboubi a, de son côté, indiqué, selon le même extrait que « la rencontre qui m’a réuni avec le président de la République a évoqué les échéances de la prochaine étape et nous lui avons confirmé que cette phase difficile sera construite à la faveur de la solidarité et de l’union nationales, avec beaucoup de sagesse, et sur la base d’une approche participative ».
Kaïs Saïed accusé d’unilatéralisme
L’UGTT avait accusé, vendredi, Saïed « d’unilatéralisme » dans l’élaboration du nouveau budget et de ne pas vouloir opérer de véritable changement.
Dans une interview accordée, mardi, à un journal local, Taboubi a évoqué « La possibilité de tenir prochainement une réunion au Palais présidentiel de Carthage, à laquelle prendront part un certain nombre de protagonistes, pour trouver un terrain d’entente afin de gérer la transition post-25 juillet ».
La Tunisie souhaite conclure un nouvel accord avec le Fonds monétaire international (FMI), dans le but d’obtenir un prêt d’environ 4 milliards de dollars, alors que les négociations entre les deux parties devront reprendre au début de l’année 2022.
L’institution financière internationale exige néanmoins un consensus entre les différents acteurs sociaux sur le programme de réformes.
R.I./Agences