Au moins 25 journalistes ont été victimes d’agressions au cours du mois de février 2021, un chiffre en hausse par rapport au mois de janvier de la même année, révèle le rapport mensuel du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT).
Le Syndicat a reçu 29 signalements d’agressions directes ou sur les réseaux sociaux qui ont touché 38 journalistes, indique le rapport, précisant que ce chiffre inclut les journalistes (22) et les photojournalistes (16).
Il s’agit de 17 journalistes femmes et 21 hommes travaillant pour 21 médias répartis entre chaines de télévision (6), radios (7), sites électroniques (4), agences de presse (2) et presse écrite (2).
Les médias en question sont pour la majorité tunisiens (16), contre 5 étrangers, indique encore le rapport, soulignant que les journalistes agressés ont principalement travaillé sur des sujets politiques (18), mais aussi sociaux (4) ainsi que la lutte contre la corruption (3).
Les agressions étaient physiques (5 cas), verbales (7) ainsi que sous forme de harcèlement (4), entrave à la liberté de travail (3), poursuites judiciaires (2) et attaque contre le lieu de travail (1).
Le SNJT a, en outre, enregistré pour la première fois le signalement de 3 cas de harcèlement sexuel à l’encontre de journalistes femmes.
Les auteurs de ces agressions sont : des comités d’organisation (10 cas), les partisans d’un parti politique (6), des députés (4) des policiers (2) ainsi que des hommes politiques, la garde présidentielle et des inconnus, avec un cas chacun.
Les agressions contre les journalistes au mois de février 2021 se sont concentrées sur Tunis (23 occasions), contre un cas à Nabeul et un autre à Sousse, mentionne le rapport.
Dans un communiqué publié à cette occasion, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens appelle la présidence du gouvernement à enquêter sur les agressions exercées par la garde présidentielle accompagnant le Chef du gouvernement.
Il appelle le ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur les agressions perpétrées par ses agents sur les journalistes et à prendre les mesures requises. Il les invite également à leur rappeler les règles de respect de la liberté de la presse et à protéger les journalistes en cas de danger.
Il appelle la présidence du parlement à lever tous les obstacles qui empêchent les journalistes d’exercer leur travail à l’Assemblée des Représentants du Peuple et à condamner toutes les agressions commises par des députés à leur encontre.
Il invite le Conseil Supérieur de la Magistrature à sensibiliser davantage les procureurs de la République à la liberté de la presse et la liberté d’expression.
Il exhorte enfin les organisations nationales à se montrer plus solidaires des journalistes victimes d’agressions et à encourager la mise en place d’une stratégie nationale de protection des journalistes contre toutes les formes de violences et en particulier la violence basée sur le genre.