Les pressions judiciaires et policières sur les journalistes en Tunisie se poursuivent et atteignent des degrés inquiétants, surtout que le pays connait une de ses pires crises économiques et politiques.
En effet, le journaliste tunisien Nizar Bahloul, rédacteur en chef du site d’information économique en ligne « Business News » a fait l’objet d’une enquête judiciaire, suite à une plainte déposée contre le journal en ligne par la ministre de la Justice, Leïla Jaffel, pour le compte de la cheffe du gouvernement Najla Bouden, a rapporté mardi l’agence Reuters.
Selon le communiqué de Business News, publié mardi 15 novembre, cette affaire remonte au jeudi 10 novembre 2022, quand « Business News publie un article d’analyse intitulé « Najla Bouden, une gentille woman » ». Ledit article « est factuel et propose une lecture analytique de la situation socio-politico-économique de la Tunisie et de la gestion du gouvernement », affirme le journal.
Le lendemain, le vendredi 11 novembre, la ministre de la Justice tuisienne, Leïla Jaffel « dépose une plainte au parquet près le Tribunal de première instance de Tunis et accuse Business News de « diffamation, publication de fausses informations, allégations mensongères contre un fonctionnaire public et injures contre la cheffe du gouvernement ». La plainte précise que l’article a « des conséquences touchant la sûreté du pays et cherche à atteindre les institutions de l’État » », ajoute la même source.
Après présentation devant la section criminelle du tribunal de Tunis, le directeur de Business News « a été libéré. Le journal a dénoncé une « atteinte à la liberté de la presse et au droit à l’information ». Il a souligné que les poursuites s’inscrivent dans le cadre du décret 54, adopté le 13 septembre 2022 dernier et relatif aux crimes liés aux systèmes d’information et de communication.