La Russie a lancé la nuit dernière une vaste opération militaire en Ukraine pour, dit Vladimir Poutine, défendre les séparatistes pro-russes du Donbas. Moscou assure cibler « la junte au pouvoir » et les infrastructures militaires pour « démilitariser » le pays.
L’Ukraine de son côté dénonce « une invasion de grande ampleur » et demande à la Russie et à l’ONU de « mettre un terme à la guerre », assurant que « de paisibles villes ukrainiennes sont en train d’être attaquées ». Le gouvernement promet que « l’Ukraine se défendra et gagnera ».
Le président Volodymyr Zelenski, chef de l’armée de son pays, a ordonné aux troupes « d’infliger un maximum de pertes à l’agresseur », a indiqué le général Valery Zaloujni. L’armée « contre avec dignité » les attaques ennemies, selon lui.
Selon des sources ukrainiennes, plusieurs villes, dont la capitale Kiev, ont été secouées par des bombardements dans la matinée. La ville de Lviv, à l’ouest du pays, Kharkiv, la deuxième plus grosse ville du pays, mais aussi Odessa ou la ville portuaire Marioupol à l’est ont été ciblées.
Guterres appelle à la paix
Un appel ému à la paix « au nom de l’humanité » a été lancé par le chef de l’ONU, Antonio Guterres. Le conflit « doit s’arrêter maintenant », a en outre imploré Antonio Guterres, après une réunion en urgence du Conseil de sécurité.
« Président Poutine, au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie! », a lancé le chef de l’ONU, visiblement éprouvé par l’annonce d’une opération militaire russe en Ukraine au beau milieu de la session du Conseil de sécurité. « C’est le moment le plus triste de mon mandat de secrétaire général des Nations unies », a-t-il déclaré.
Condamnation unanime des Occidentaux
Les Occidentaux, pour leur part, ont dénoncé à l’unisson une attaque « injustifiée » et menacent la Russie de nouvelles sanctions. Un sommet exceptionnel de l’UE a été convoqué pour ce jeudi soir à Bruxelles. Les ambassadeurs de l’Otan, de leur côté, se réunissent en urgence.
La Chine « suit de près la situation »
Considérée comme une alliée de Russie, la Chine a, quant à elle, indiqué qu’elle « suivait de près » la situation en Ukraine, s’abstenant de condamner Moscou et appelant à éviter une escalade.
« Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue pour éviter que la situation ne devienne hors de contrôle », a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, sans condamner la Russie.
La veille de l’attaque russe, Hua Chanying, avait fait part de son scepticisme quant à pertinence des sanctions occidentales contre Moscou, et dénoncé de récentes livraisons d’armes des Etats-Unis à Kiev.
« Les sanctions américaines ont-elles résolu des problèmes ? Le monde devient-il meilleur avec ces sanctions ? », s’est-elle demandé, ajoutant que les sanctions unilatérales illégales imposées par des pays tels que les Etats-Unis ont causé de graves difficultés à l’économie et aux conditions de vie des populations dans les pays concernés.
Mme Hua avait indiqué les Etats-Unis ont récemment envoyé des armes en Ukraine, provoquant des tensions, créant la panique et même la possibilité d’une guerre. Ils ont mis de l’huile sur le feu et agi de manière irresponsable et immorale. Elle a accusé les Etats-Unis le d’être « coupable des actuelles tensions autour de l’Ukraine. »
R.I./Agences