Un an après l'attaque de Tiguentourine, aucun signe du retour de BP et Statoil sur le site - Maghreb Emergent

Un an après l’attaque de Tiguentourine, aucun signe du retour de BP et Statoil sur le site

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A quelques jours du premier anniversaire de l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, le 16 janvier 2013, les compagnies pétrolières BP et Statoil, partenaires de Sonatrach, hésitent encore à redéployer leurs employés dans le complexe.

 

“Nous avons envoyé quelques personnes en Algérie cet Automne mais (…) s’agissant du site gazier de In Amenas, aucun employé de BP n’y est allé”, affirme dans une déclaration à Maghreb Emergent, Robert Wine, responsable de la communication au sein de la firme pétrolière britannique British Petroleum. A l’origine de cette hésitation, le manque de garantie en matière de sécurité, qu’offre le site malgré le renforcement des mesures par l’armée algérienne. ” Nous n’allons pas demander aux gens (employés) de travailler là-bas (à In Amenas, Ndlr) à moins que nous soyons sûrs quant aux mesures de sécurité, mais je crois que des progrès sont réalisés”, ajoute la même source. Sans donner plus de précision quant au planning du retour de la compagnie pétrolière britannique, M. Wine a estimé que le souci majeur de BP et des ses partenaires dans la joint venture est de faire en sorte que ce type d’incident (l’attaque contre le site) ne se reproduise plus”, a-t-il ajouté.

Statoil amorce un retour progressif en Algérie

C’est dans cette perspective que la Joint Venture Sonatrach-BP-Statoil a mis en œuvre un programme de mesures de sécurité qui ont été définies comme des conditions préalables pour le retour des partenaires étrangers de Sonatrach. “Nous ne pouvons pas discuter des arrangements de sécurité spécifiques. Cependant, en plus des mesures de sécurité mises en place par la Joint venture, nous comprenons que les autorités algériennes sont en train de faire des améliorations aux mesures de sécurité dans la région entourant les sites “, précise le responsable.

Contrairement à BP, la compagnie norvégienne Statoil a, pour sa part, entamé son retour en Algérie, a indiqué en décembre dernier, Jannik Lindbaek, porte-parole du groupe norvégien à l’agence de presse spécialisée en énergie, Platts. Une partie du personnel de Statoil est installée dans une base opérationnelle à Hassi Messaoud, a-t-il précisé. « Nous avons maintenant 40 personnes présentes sur une base à Hassi Messaoud, le retour vers les installations de production d’In Amenas et In Salah interviendra plus tard » a-t-il déclaré, en ajoutant que l’entreprise est déterminée « à retourner en Algérie ».

Une attaque sans précédent

Le 26 Février 2013, le conseil d’administration Statoil a décidé de mener une enquête sur l’attaque terroriste contre le gisement d’In Amenas. Dans son rapport remis en septembre 2013, l’équipe d’enquête souligne que “l’attaque terroriste contre In Amenas était une attaque sans précédent. Cela démontre clairement que même des entreprises comme Statoil sont aujourd’hui confrontées à des menaces graves pour la sécurité», explique le chef d’enquête Torgeir Hagen. Les entreprises pétrolières qui exploitent le gisement n’auraient pas pu déjouer l’attaque ” car aucun scénario n’avait été envisagé pour une attaque terroriste sur le site de cette envergure”, relève le rapport d’enquête qui souligne que Statoil “aurait dû prendre l’initiative de vérifier ou d’assurer de manière indépendante la sécurité à In Amenas”. Torgeir Hagen a affirmé qu’ “aucune force militaire ni autre ne peut garantir une protection complète contre des terroristes déterminés sur une zone de la taille du Luxembourg située près d’une frontière poreuse séparant l’Algérie et la Libye”.

Selon un bilan officiel, 37 otages en majorité des employés des deux firmes BP et Statoil. Une trentaine de terroristes ont été éliminés.

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