Les messages de solidarité et de soutien à la rédaction et aux journalistes Khaled Drareni et Ihsane El Kadi, également directeur des deux médias « Radio M » et « Maghreb Emergent », se multiplient depuis l’interpellation des deux confrères par les services de sécurité.
« L’interpellation de Ihsane El Kadi par des procédés obscurs, sont une insupportable atteinte à ses droits humains et constitutionnels. Et ceux qui touchent à ses libertés touche aux nôtres. Ihsane n’a jamais eu peur des mots ni n’a cédé à l’intimidation. Les accusations fallacieuses n’entacheront pas son intégrité et les murs de l’arbitraire n’enfermeront pas sa pensée. Ihsane est libre car aucun homme libre n’a jamais été oublié par les mémoires. ». C’est avec ces mots forts que Malia, une fidèle auditrice de Radio M, a réagi au communiqué publié par Radio M et Maghreb Emergent ce matin pour dénoncer l’interpellation de nos deux collègues.
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Nombreux sont les personnes qui ont exprimé leur soutien en se rapprochant de la rédaction pour prendre des nouvelles et se joindre à une mobilisation plus forte pour dénoncer l’interpellation des journalistes de Radio M et appeler à leur libération sans condition. Schéhérazade G., autre auditrice rejoint les voix qui « ne sont pas d’accord avec ce que vous dites mais qui se battent pour que vous ayez le droit de le dire. Libérez Ihsane El Kadi et Khaled Drareni », lit-on dans son message de soutien adressé à notre rédaction.
Les nombreux messages de soutien spontanés, de la part de professionnels de la presse, qui ne sont pas forcément du même bord politique que nos médias, ont rallié l’élan de solidarité qui s’exprime en ce weekend de grande activité médiatique. Nos médias n’ont pas eu de mal à placer le dernier communiqué conjoint de Radio M et de Maghreb Emergent auprès de nos amis de la presse écrite (El Watan, Liberté, El Khabar) et numérique (Interlignes, Algérie 360, Algérie 24, ..) qui ont exprimé leur soutien à nos collègues interpellés hier en fin d’après-midi.
Cet élan de solidarité s’est également exprimé à travers les messages arrivés des algériens de la diaspora, toujours attentifs aux nouvelles du pays et très vifs à exprimer leur solidarité à travers les réseaux sociaux.
Sur nos pages Facebook et Twitter, les soutiens ont dénoncé la montée en rythme de la répression qui ne « s’embarrasse plus du formalisme d’une justice aux ordres ». D’autres soutiens dénoncent les « rafles dont font l’objet les opposants politiques pacifiques ». Un twitto estime qu’on « ne rend pas assez hommage à Khaled Drareni et El kadi Ihsane ou même à Karim Tabbou et à tous les militants de l’intérieur qui malgré les emprisonnements, les menaces et pressions quotidiennes, ne se sont jamais rangés ou fait le jeu du pouvoir. Combien d’entre nous auraient abandonné ! ».
Ces manifestations de soutien, fussent-elles juste écrites et parfois lointaines, n’en demeurent pas moins très engagées et révèlent la mobilisation des algériens soucieux de la nécessité de défendre les libertés démocratiques et l’exercice libre et protégé du métier de journaliste.
Saïd Merad