Le Premier ministre libanais par intérim, Hassan Diab, s’est prêté au jeu des révélations, mardi, en annonçant que le FBI (Bureau fédéral d’investigation des Etats-Unis) avait estimé dans un rapport que les explosions survenues à Beyrouth avaient été provoquées par 500 tonnes de nitrate d’ammonium, et non pas 2750 tonnes comme déclaré avant.
« Où sont passés les 2.250 tonnes de nitrate d’ammonium ? » s’est interrogé M. Diab lors d’un entretien avec des journalistes au Grand Sérail de Beyrouth.
« Qui est le propriétaire du navire qui a amené ces nitrates, comment est-il entré au Liban et qui l’a autorisé à entrer au Liban ? Les services de sécurité étaient-ils au courant ? », a insisté M. Diab.
Le Conseil supérieur de la défense s’est réuni 20 fois cette année, a souligné M. Diab, ajoutant qu’aucune des agences de sécurité ne l’avait informé de la présence de nitrate d’ammonium au port, où sont survenues le 4 août dernier deux violentes explosions qui ont fait au moins 200 morts, près de 6.000 blessés et près de 300.000 personnes sans abri.
Une équipe d’enquêteurs envoyés par le FBI et par la France ont réalisé les premières enquêtes sur ces explosions, que les autorités libanaises avaient attribué à 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium conservées dans les entrepôts du port depuis 2013.
En cas de mise en cause de sa personne dans cette affaire, elle doit être adressée par le juge d’instruction par le biais du parlement, conformément à la Constitution, a fait valoir M. Diab.
Ce responsable a déclaré avoir été tout d’abord informé de la présence de TNT, un explosif très volatile, avant de recevoir un rapport indiquant que des engrais chimiques étaient stockés dans cet entrepôt depuis environ 7 ans.
Il a assuré que lorsqu’il a reçu un rapport définitif sur ce fait le 22 juillet, il l’a transmis aux ministres concernés pour qu’ils s’en occupent.