Imène Houda Feraoun, ministre des TIC, s’est montrée prudente concernant le lancement de la 4G. Quant à la privatisation d’Algérie Telecom, elle « n’est pas à l’ordre du jour ».
La ministre algérienne de la Poste et des TIC Imène Houda Feraoun a confirmé lundi que le gouvernement n’est pas pressé de lancer la 4G. Elle a déclaré au cours d’une émission de la radio qu’elle veut « temporiser » avant de lancer la 4G, car elle n’est pas sûre de sa viabilité économique. Interrogée pour savoir si cette attitude est due à une demande des opérateurs qui ne seraient pas prêts, elle a confirmé, répondant : « absolument ».
La ministre des TIC a rappelé que le programme pour la généralisation de la 3G n’est pas encore achevé dans toutes les wilayas, ce qui semble la pousser à cette prudence. Mme Feraoun a aussi indiqué que des câbles reliant Oran à Valence en Espagne, puis Alger à Valence, seront installés, pour éviter que ne se répète le black-out enregistré lors de la rupture du câble Annaba-Marseille, lorsque 80% du flux internet a été perdu pendant près d’une semaine. Selon elle, la pose de ce nouveau câble devrait coûter 36 millions d’euros. Mme Feraoun a d’ailleurs fait deux fois le même lapsus en parlant de 36 milliards d’euros.
Les prix de l’internet encore trop élevés
Pour elle, ces solutions ne sont cependant que partielles. Le vrai défi, c’est d’aller vers la production de contenu, a-t-elle affirmé.
Concernant le déroulement de l’enquête sur cette panne, elle s’est montrée hésitante. « Il parait » que l’ancre d’un navire aurait accroché le câble, qui a été sectionné parce que les responsables du navire n’auraient pas mené les manœuvres adéquates. Si c’est le cas, une plainte sera déposée contre les responsables, a indiqué Mme Feraoun, précisant que des démarches sont en cours pour identifier les responsables de cet accident.
Par ailleurs, la ministre des TIC a confirmé sa volonté de pousser vers une baisse des prix de l’internet. Selon elle, le prix devrait devenir « symbolique », pour que l’accès soit possible à tous. On paierait alors le prix du service obtenu grâce à l’internet, non pour la connexion elle-même, a-t-elle dit.
Privatisation de AT : pas à l’ordre du jour
Elle a par ailleurs déploré que la qualité du service internet n’est pas encore adéquate. Mais, dans le même temps, elle a voulu ménager Algérie Telecom, qui a réalisé « des investissements immenses », notamment dans le réseau en fibre optique. Les évolutions attendues ne doivent pas déséquilibrer l’entreprise, a-t-elle déclaré.
Sur l’arrivée de nouveaux opérateurs dans la téléphonie fixe comme dans l’internet, Mme Feraoun s’est contentée de rappeler que la loi ne l’interdit pas, et que les fournisseurs d’internet existent encore, même si leur nombre a sérieusement baissé. Elle a toutefois indiqué que la privatisation partielle d’Algérie Telecom « n’est pas à l’ordre du jour », même si elle ne l’a pas exclu sur le long terme. Pour elle, la priorité devait être accordée à l’émergence d’une industrie du secteur.