Ahmed Karam (APTBEF) : L’argent liquide doit disparaître en Tunisie avant 2020 - Maghreb Emergent

Ahmed Karam (APTBEF) : L’argent liquide doit disparaître en Tunisie avant 2020

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La Tunisie s’atèle au de-cashing de son économie. Pour Ahmed Al Karam, président du directoire d’Amen Bank et président de l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), la Tunisie doit accélérer ce processus sur lequel s’est « sérieusement » penchée la Banque centrale tunisienne (BCT).

 

La mutation vers un monde financier digital en Tunisie doit se faire avant 2020. « Je pense que ça ne doit pas dépasser l’année 2020, à condition de servir cette ambition par une volonté politique réelle et des outils très précis », a-t-il indiqué dans un entretien à l’Agence TAP. Et d’expliquer : Il faut faire vite pour que les 4 millions de tunisiens qui n’ont pas de comptes bancaires en soient dotés rapidement. Il faut aussi le faire d’une manière audacieuse pour que le commerce électronique se développe, pour atteindre 20 voire à 30% du commerce total. Il faut également, développer les paiements via les téléphones portables en faisant adhérer toutes les parties concernées à des solutions garantissant principalement l’interopérabilité ».

Selon le Président de l’APTBEF, l’économie tunisienne gagnerait à réduire la monnaie fiduciaire, dont « l’encours a plus que doublé en passant de 5 milliards de dinars à fin 2010, à environ 11 milliards de dinars aujourd’hui ».

« C’est un montant très élevé qui fait qu’une grande partie de la liquidité ne rejoint jamais les circuits économiques officiels et donc ne transite pas par les banques », a-t-il noté, expliquant qu’une grande partie des transactions ne permettent pas de garantir la traçabilité et la connaissance des mouvements de fonds.

« Nous ne pouvons pas savoir le sort, la finalité et l’utilisation de cette énorme liquidité. Ainsi, la Tunisie devrait lutter, d’urgence, pour que cette liquidité regagne les circuits officiels. La banque centrale a ouvert ce chantier et s’en occupe d’une manière sérieuse », a-t-il plaidé.

Gains considérables

Pour M. Al Karam, le processus de de-cashing va apporter des gains considérables pour l’économie tunisienne,  étant donné que le coût de traitement des billets de banques est énorme en termes de fabrication, de manipulation, de conservation, de comptage, de transport, sans parler du risque d’introduction de faux billets et de la fraude qui peuvent accompagner la manipulation des billets et monnaies.

« Ces coûts vont disparaitre avec le remplacement de l’argent liquide par la généralisation du paiement électronique. Les ordinateurs vont dialoguer entre eux. Certes, il y aura des risques, mais ils coûtent largement moins que ceux rattachés aux billets de banques », a-t-il souligné. 

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