La Banque d’Algérie (BA) recommande expressément aux banques commerciales d’utiliser la monnaie chinoise pour les transactions avec la Chine. Une mesure qui a pour but de fluidifier les échanges commerciaux entre les deux pays.
Le règlement par le yuan (renminbi) des transactions avec la Chine permettra aux opérateurs algériens d’obtenir de meilleures conditions commerciales, a commenté l’expert financier Liès Kerrar. Il a estimé, dans une déclaration à Maghreb Emergent, que le règlement de la Banque d’Algérie recommandant aux banques commerciales d’utiliser la monnaie chinoise pour les transactions avec la Chine est une bonne opportunité de peser davantage pour les opérateurs algériens au moment des négociations.
Même s’il minimise les avantages commerciaux de cette décision pour l’économie algérienne, de l’ordre du «centième de pourcentage en économie de coût», le président d’Humilis Finance affirme que les transactions en Yuan permettront surtout d’éviter les fluctuations des taux de change avec le dollar US. Les fournisseurs chinois seront donc plus à l’aise au moment de fixer les prix.
«S’ils (les Chinois) font leur prix et leur offre en renminbi ils ne prennent pas de risques de change au niveau commercial. Cela va permettre aux opérateurs algériens d’obtenir de meilleures conditions commerciales. En dollar US, il y a prise en compte les fluctuations du change en dollars (dans le prix)», a-t-il expliqué.
La Banque d’Algérie prend les devants
La Banque d’Algérie a décidé de prendre le yuan comme seule monnaie d’échange avec la Chine au détriment du dollar US, après l’intégration par le FMI de la monnaie chinoise dans l’actif de réserve international du Fonds, aux côtés du dollar, de l’euro, de la livre sterling et du yen.
Premier partenaire économique de l’Algérie avec un volume d’échanges commerciaux estimé à 10 milliards de dollars en 2014, la BA recommande ainsi aux banques commerciales d’appliquer ce changement très rapidement: «au cours du mois de décembre 2015. La généralisation des couvertures en début d’année 2016», précise t-elle.
Pour Liès Kerrar, cette décision est «naturelle». «Les banques auraient pu proposer ces services depuis longtemps» note-t-il. «Un opérateur algérien peut choisir son contrat dans la monnaie qu’il souhaite : renminbi, franc suisse, rouble russe». Cependant les banques commerciales n’ont pas proposé à leurs clients de réaliser leur transaction en renminbi. Résultat: «la BA a donc du prendre les devants», estime l’expert.