La variation des prix et l’actualisation des valeurs d’assurances a été l’un des thèmes abordés mercredi à Alger lors d’un séminaire de la compagnie d’assurance des hydrocarbures (CASH) en présence de nombreux clients. C’est devant ces derniers que Djebbara Djamal Eddine, directeur incendie et risques divers (IARD) a expliqué ces variations.
A l’instar de tout contrat, le contrat d’assurance est sujet à de nombreuses circonstances susceptibles d’en modifier son niveau de couverture pour une entreprise et que la variation des prix en est une. En outre, elle entraîne la modification (à la hausse comme à la baisse) des valeurs initiales par suite de variations économiques qui surviennent en cours de la validité d’un contrat d’assurance.
Les circonstances susceptibles de modifier la couverture en assurance d’une entreprise sont nombreuses et concernent aussi bien, selon le directeur IARD de CASH Assurances, Djebbara Djamal Eddine, directeur, l’évolution de l’environnement économique ou la conjoncture économique qui peut impacter directement les prix des biens assurés par un contrat d’assurance. Cette évolution peut, par ses effets sur les prix des biens, entrainer une inadéquation des valeurs initiales des biens assurés avec la réalité des prix.
Les causes de la variation sont listées par le même responsable en mettant l’accent sur l’enchérissement des prix des biens et prestations et l’inflation ainsi que la perte de valeur de la monnaie locale (l’érosion monétaire). Il a précisé que le dollar est ainsi passé de 78 DA à 110 DA de janvier 2014 à octobre 2016. L’une des autres causes évoquée est liée au remplacement d’une technologie par une autre.
Devant le panel de clients présents au séminaire de CASH, le conférencier a souligné que dans une police d’assurance, la variation des prix des biens impactera directement la valeur de reconstruction des biens immobiliers (bâtiments d’exploitation ou autres) ou encore la valeur de remplacement des biens mobiliers comme les équipements d’exploitation. Il s’agit aussi de matériel et des outils ou encore des équipements informatiques.
Dans tous les cas, il insiste sur le fait que les valeurs des biens déclarés à la souscription d’une police d’assurance peuvent connaître des bouleversements dans leurs prix ou dans la composante de leurs prix.
Les risques émergents
Djebbara Djamal Eddine souligne que la base d’indemnisation est presque dans tous les cas, assise sur les coûts de la réparation ou sur les valeurs de remplacement des biens au moment des sinistres et que l’impact le plus net de la variation des prix des biens va se manifester dans le niveau d’indemnisation des sinistres, à chaque fois que les valeurs sont autres. Ces situations peuvent entrainer les entreprises dans des difficultés financières. Ce que le PDG de la Cash, Mokhtar Naouri veut éviter. Selon lui, la Cash est capable de protéger les sociétés algériennes selon les critères requis mondialement. Néanmoins, il estime que ces entreprises algériennes ne sont pas à l’abri des risques émergents ni même des risques de perte d’exploitation et autres. Ces entreprises doivent penser à prendre des précautions pour se protéger contre ces risques et l’assurance fait partie de ces protections, dit-il. A une question en marge de la rencontre sur la collaboration de la compagnie avec le marché international, il a répondu en ces termes : « Nous n’avons pas la prétention de tout faire tous seuls. C’est pour cette raison que nous mobilisons aussi des capacités à l’étranger avec les réassureurs en plus de ce qui est développé à l’intérieur du pays ».
« On explique aux entreprises qu’il y a des opportunités sur le marché international et que s’il y a des difficultés des entreprises à cause de la dévaluation du dinar, la valeur de l’assurance doit être actualisée », a-t-il ajouté. Il a précisé qu’il ne sert à rien de payer l’assurance si elle ne répond pas aux protections souhaitées. A rappeler qu’à la fin 2015, la compagnie a clôturé ses comptes avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 10 milliards DA.