Mourad Louadah (FCE), avait prédit l’échec de l’appel d’offre pour la production de 4050 MW d’électricité en énergie solaire car surdimensionné. Il estime aujourd’hui que Boutarfa n’est plus en poste qu’il faut « l’oublier » et aller vers des projets de taille modeste de 500 MW.
«Le projet de production de 4050 MW d’électricité en énergie solaire, annoncé en décembre dernier, ne verra jamais le jour principalement en raison de sa taille trop importante et du fait qu’il prévoit la production, à la fois, de l’électricité et des composants industriels» a déclaré, à Maghreb émergent, Mourad Louadah, président de la commission des énergies renouvelables du Forum des chefs d’entreprise (FCE).
En mars dernier, il avait déjà prédit l’échec de ce projet dont l’appel d’offres national et international devait être lancé en janvier puis en mars. Il ne l’est toujours pas à ce jour.
M. Louadah estime qu’il ne faut pas perdre de vue le fait que le vrai projet à réaliser soit celui des 22.000 MW, prévu dans le cadre du programme national du développement des énergies renouvelables qui inclut la production de 13000 MW en photovoltaïque et qui s’étale jusqu’en 2030.
«Ce qu’il faut, dit-il, c’est oublier ce projet de 4000 MW qui a été proposé par un ministre qui n’est plus aujourd’hui en poste et de penser à lancer des projets de taille modeste, en moyenne de 500MW », explique-t-il.
`Le gouvernement a pris acte de l’impossibilité du projet
«Nous n’avons pas d’expérience dans le lancement de projets aussi importants. Il nous faudra dépenser entre 4 et 5 milliards de dollars et attendre trois ans pour commencer à produire, or en trois ans, les technologies du voltaïques auront évolué », ajoute M. Louadah qui rappelle que de trop grosses dépenses dans la conjoncture actuelle ne seraient pas un choix judicieux pour l’Algérie.
D’autre part, il se félicite du fait que le gouvernement « ait pris conscience de l’impossibilité » de lancer un projet aussi gros.« Il faut préparer les entreprises algériennes à se lancer efficacement dans le domaine des énergies renouvelables. Et ce sera a à elles seules de choisir leurs partenaires étrangers. L’Etat ne devrait pas dépenser de l’argent mais seulement contrôler et acheter l’énergie produite », poursuit-il.
«Je me réjouis aussi du fait que le Premier ministre ait changé de langage en parlant d’entreprises de droit algérien. Des termes qu’il n’employait pas avant », constate-t-il encore.Pour le président de la commission des énergies renouvelables au FCE, l’Algérie est en mesure de relever le défi et de réussir non seulement à produire du photovoltaïque en quantités suffisantes mais aussi d’en exporter.
«Nous avons le temps car nous ne sommes pas un pays importateur d’énergie, comme c’est le cas de nos voisins », relève-t-il. Enfin, M. Louadah invite le gouvernement à encourager le montage et l’importation de véhicules hybrides en garantissant des avantages fiscaux aux entreprises qui se spécialisent dans ces créneaux.