Le marché algérien des assurances qui a progressé de 2,2% en 2015 avec 130,82 milliards de dinars contre 128,03 milliards de dinars en 2014 risque de connaître en 2016 une stagnation, selon quelques indiscrétions des responsables des compagnies d’assurance.
La production pourrait se situer à moins de 140 milliards de dinars à la fin de l’année. D’ores et déjà, selon les informations diffusées par le Conseil national des assurances (CNA), les réalisations du marché à mi-2016 sont de 69,9 milliards de dinars. Même si le même volume est réalisé lors du deuxième semestre, on voit bien que la progression est lente. Encore faut-il souligner que les meilleures affaires ont vu leurs contrats renouvelés lors du premier semestre de cette année. Le secteur a ainsi subi de plein fouet les effets de la crise que traverse l’Algérie et le choc pour ce secteur des assurances était déjà prévisible notamment à cause du ralentissement des primes encaissées suite au boom du marché des véhicules depuis 2008 mais qui a vu sa progression ralentir à partir de 2012.
Pour cette année, le ton est donné par le leader du marché, à savoir la SAA. Son PDG, Nacer Saïs a déclaré à la presse en ce mois de décembre qu’il ne s’attend guère à une croissance soutenue. Le constat est vrai pour sa compagnie mais elle pourrait aussi entraîner dans son sillage les autres acteurs du marché. Selon le PDG de la compagnie qui détient environ un quart de parts du marché avec 27,4 milliards de dinars de chiffre d’affaires en 2015, la SAA espère «maintenir les réalisation de 2015 ou faire un peu plus dans une conjoncture difficile ».
Diversification des produits
Diverses sources ont souligné dans un précédent numéro de la Revue de l’assurance paraissant sous l’égide du Conseil national des assurances que la planche de salut réside dans la diversification des produits d’assurances en explorant d’autres niches autres que celle de l’assurance automobile en se dirigeant par exemple vers l’assurance des risques d’entreprises ou des nouveaux risques comme les risques technologiques.
Dans ce contexte, même le secrétaire permanent du Conseil national des assurances, Abdelhakim Benbouabdellah, a souligné que a croissance du secteur à deux chiffres n’est plus d’actualité. Néanmoins, les spécialistes sont toujours en attente de données actualisées pour connaître les tendances du marché pour cette année.
La Base de données centralisée des statistiques fonctionnelle
D’ailleurs, pour donner davantage de visibilité au secteur des assurances, la Base de données centralisée des statistiques (BDCS) publiée dans sa première version pilote en 2013 a été actualisée en 2016 et devra permettre de constituer « un véritable tableau de bord pour les acteurs du marché », selon les propos de Benbouabdellah. Trois versions de la BDCS ont été publiées successivement avant de parvenir à la version actualisée. Début 2014, la première version constituait une version pilote qui regroupe un ensemble limité de statistiques basées essentiellement sur le passif des données du secteur. Mi-2014, plusieurs améliorations ont été intégrées tant au niveau des statistiques qu’au niveau des fonctionnalités. Une panoplie de statistiques a été intégrée. Avec la version 2.0 publiée en janvier 2015, la BCDS permet la génération automatique de plusieurs documents périodiques analysant le secteur des assurances en Algérie.