C’était la bataille du pot de terre contre le pot de fer. Le syndicat d’Algérie Télécom (AT) a depuis jeudi un nouveau secrétaire général en la personne de Messahel Samir.
L’ancien secrétaire général, Oukal Mustapha, dans le collimateur de la Fédération nationale UGTA des travailleurs de PTIC (FNT/PTIC) n’a même pas assisté à la réunion extraordinaire du conseil syndical. Messahel Samir était candidat unique et il a été élu pour trois ans.
Oukal Mustapha est chargé de tous les maux possibles dont d’avoir commis de «graves dépassements » selon un membre de la Fédération. Son remplacement s’est fait selon une opération rodée supervisée par le secrétaire général de la fédération Mohamed Tchoulak, et le secrétaire national de l’UGTA, Noureddine El Wassaa.
Tout semble être rentré «dans l’ordre » selon les vœux de la fédération. Mais le comité de participation de l’entreprise a eu quand même le temps de révéler, lors d’une conférence de presse, que la Fédération avait des choses à se reprocher dans le domaine de la gestion des œuvres sociales d’Algérie Télécom.
Mercredi, à la veille de la tenue de la réunion extraordinaire du conseil syndical, le président du Comité de Participation d’Algérie Télécom (CP), Karim Bouaziz, a révélé que l’ancienne commission des œuvres sociales a refusé en 2014 de faire une passation de consignes en bonne et due forme. Et que la Fédération a été saisie et n’a rien fait pour que la procédure légale soit respectée.
Une gestion problématique
Ce refus de faire les passations était un signe d’une gestion problématique des œuvres sociales, ce qui a entrainé le recours par Algérie Télécom à un audit externe qui a livré ses conclusions sur la situation juridique et financière. L’audit a provoqué à son tour le déclenchement d’une enquête de l’Inspection Générale des Finances (IGF).
Selon Karim Bouaziz, l’opération de contrôle de l’IGF a révélé l’existence d’irrégularités et d’anomalies « graves et passibles de qualifications pénales». Jeudi des syndicalistes partisans du secrétaire général destitué ont été empêchés d’assister à la réunion. Ceux-là, qui ont souhaité conserver l’anonymat, rejettent catégoriquement les accusations de mauvaise gestion contre l’ancien SG.
Oukal Mustapha, ont-ils assuré est un homme «sérieux ». Sa mise à l’écart a été «décidée d’en haut» au sein de l’UGTA. C’est une «affaire d’argent » tout simplement et il y a des choses que l’on veut cacher sur la gestion des œuvres sociales entre 2003 et 2014.