Les premiers utilisateurs de la 3G en Algérie ont un choix non négligeable d’applications mobiles DZ qui ont fait leur apparition bien avant décembre 2013. D’autres idées sont en cours de réalisation par la communauté de développeurs. C’est le besoin qui créera le marché, et suscitera leur créativité.
On dénombre plus d’une centaine d’applications mobiles algériennes ou destinées à l’Algérie sur les deux principales plateformes de Google Play pour Android et App Store pour les iOS d’Apple. La majorité des applications sont gratuites, et concernent essentiellement les médias (presse écrite et online, la télévision, la radio), mais également la météo, le tourisme, le foot, la musique, les blagues, les jeux, la vidéo et les podcasts. Rares sont celles qui offrent des prestations à valeur ajoutée, en raison notamment de l’absence de services comme ePaiement. L’écrasante majorité des applications mobiles algériennes ou destinées aux usagers DZ sont gratuites. Dans cette catégorie, celles destinées pour les terminaux Android, sont encore plus nombreuses que celles dédiées à l’environnement iOS d’Apple (iPad et iPhone). L’autre caractéristique de l’écosystème DZ des applications mobiles, c’est que acteurs (y compris les entreprises) ne sont pas tous algériens. Bon nombre de développeurs d’applications algériennes, dont certaines sont très originales, ont été développées par des étrangers.
Pas moins d’une trentaine d’applications gratuites, pour tablettes et smartphones, sont destinées aux « News ». Plusieurs quotidiens nationaux, arabophones et francophones, ont lancé, pour certains depuis plus de deux ans, leurs propres applications mobiles, commandées à des éditeurs spécialisés comme DZDROID, NovaSup Algérie, Gedesoft, Luminart Soft, Algotic ou AppModus. D’autres applications, comme « Algeria Press », fonctionnent en intégrateurs d’informations. Une sorte de flux RSS qui compilent les news par type d’informations ou de supports choisies. On en dénombre une bonne dizaine, dont deux ou trois sur l’App Store. Plusieurs applications pour écouter la radio sur le Net sont également disponibles. Certaines, comme « Radios Algérie » donne accès à plus de quarante stations, y compris des webradios. Des applications mobiles pour la musique algérienne, les blagues, les jeux ou les « Boqalat » on en trouve également sur Google Play. Parmi les applications musicales, on trouve celle de Warda, Idir, Mami, Khaled et d’autres chanteurs raï, ainsi que le Chaabi. Le foot n’est pas en reste, puisque plusieurs applications mobiles lui sont dédiées, comme Bouttola ou Ligue de Football, pour suivre les résultats et les classements du championnat national.
« The Battle of Algiers »
De manière générale, les entreprises algériennes ne se bousculent pas (encore) au portillon des applications mobiles. A ce jour, quelques unes seulement apparaissent sur le store de Google Play, comme Cevital (pour la partie recrutements), mais également des concessionnaires automobiles comme Suzuki. Même quand il s’agit des nouvelles technologies, les entreprises ne sont pas encore visibles sur le segment des applications mobiles. A ce jour, seuls les opérateurs Nedjma et Mobilis, ainsi que le salon MED-IT d’Alger disposent d’une application pour tablettes et smartphones pour Android (sur iOS aussi pour le cas de MED-IT). Le développement de la 3G, et l’avènement du paiement électronique, promis par Mme la ministre des PTIC, aideront peut-être les entreprises à sauter le pas en signant leur présence dans l’environnement de l’Internet mobile.
Ce n’est pas le cas du domaine du tourisme et voyages, où l’on trouve plusieurs applications, sur les deux plateformes de Google et d’Apple, consacrées à l’Algérie. « Algeria Travel Guide » et « Algeria Tourism Guide » (plusieurs portent le même nom), mais également, pour la partie voyages, des applications alliant GPS et cartes offline (hors connexion). La majorité de ces applications sont payantes, à des prix variant de 0,99 à 37,99 $ US. Elles sont, pour leur quasi totalité, réalisées par des éditeurs ou des développeurs étrangers (France, Etats-Unis, Inde, Bangladesh…) qui disposent déjà d’applications similaires pour des pays du Maghreb et d’autres régions du monde. Par contre, l’application « Hotel Algeria » est réalisée par Nazhamane Media, une société de communication sise à Constantine, qui édite également « Charihaja », destinée à vendre et acheter sur le Net. Ou encore des applications comme « gBus » et « gTrains », des applications qui donnent les horaires des trains, AlgeriaCP, qui permet d’avoir les codes postaux de l’ensemble des communes du pays. Quant aux applications institutionnelles, elles se résument à « MAE Algérie » et « Djazaïr’50 », lancée à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Nombre de ces applications sont éditées par des sociétés algériennes, spécialisées également dans la création de sites Web et autres supports numériques, mais également par des développeurs indépendants, en particulier des jeunes qui ont la passion du code. Le coup de cœur parmi toutes ces applications est « The Battle of Algiers », une œuvre d’art informatique qui permet de recomposer des scènes du célèbre film de Gillo Pontecorvo. Elle a été réalisée à New York en 2006, commandée par « Whitney Museum of American Art » à deux informaticiens, Marc Lafia et Fang-Yu Lin, avant d’être adaptée en 2012 comme application mobile pour l’iPad.