Pour pallier leur perte d’approvisionnement en gaz depuis la Russie, plusieurs pays européens se sont tournés vers l’Algérie. Sonatrach, par la voix de son P-DG, a voulu rassurer ces pays, malgré la baisse des exportations de gaz vers l’Europe en 2022.
Dans un entretien accordé à la publication spécialisée sur les questions énergétiques « MEES » (Middle East Economic Survey), le P-DG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a fait savoir que la production de gaz en Algérie sera augmentée.
« Davantage de gaz est attendu et sera destiné à répondre à la demande intérieure supplémentaire ainsi qu’à la demande de nos partenaires européens en fonction des conditions opérationnelles et commerciales », a assuré le premier responsable de Sonatrach.
Hakkar a précisé que les engagements de l’Algérie envers ses clients européens « ont été pleinement tenus ». « Nous leur avons livré plus de 4 milliards de m3 de gaz naturel sur une base spot », a-t-il dit. Il a indiqué que Sonatrach investit des sommes importantes dans l’exploration, dans le développement des champs et dans les installations de transport et de traitement du gaz.
« Plusieurs projets ont été mis en service au cours des trois dernières années, tels que les nouveaux gisements de gaz à Tinhert, Gassi Touil et Berkine Sud, les projets de surpression de gaz à Hassi R’Mel, Hamra et In Amenas, le nouveau gazoduc GR7 pour le transport du gaz du Sud- champs de l’Ouest, ainsi que l’extension du gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne », a-t-il expliqué.
Selon Hakkar, Sonatrach entend continuer à développer son potentiel gazier afin de fournir des volumes supplémentaires aux marchés nationaux et internationaux, notamment le marché européen. « Plusieurs projets sont en cours et seront mis en service au cours des deux prochaines années, tels que les champs de Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou dans le Sud-Ouest, et Isarène et TFT Sud dans le Sud-Est. D’autres projets sont attendus en 2023 et 2024 comme Hassi R’Mel, Hamra, Ohanet et Touat ».
Sonatrach veut les accords d’achat à long terme
Par ailleurs, le P-DG de Sonatrach a tenu de souligner que les pays européens « doivent également s’engager dans des accords d’achat à long terme afin de garantir la sécurité de la demande pour leurs principaux fournisseurs ».
Selon Hakkar, l’Algérie s’engage à assurer à ses partenaires un approvisionnement stable, durable et fiable en gaz naturel tant que la demande en gaz restera forte. « Comme vous le savez, l’industrie du gaz est très capitalistique », a-t-il ajouté.
Le P-DG de Sonatrach n’a pas manqué d’évoquer l’évolution des prix du gaz. Il a affirmé l’adaptation de la compagnie nationale au marché, en concluant des contrats à moyen et court terme. Ces contrats concernent le gaz naturel livré par canalisations ou du GNL acheminé principalement par notre propre flotte de méthaniers.
Selon Hakkar, Sonatrach a adapté sa stratégie de vente contractuelle à l’évolution des conditions du marché de l’énergie afin de capter les meilleures marges. « Sonatrach optimise également ses ventes en livrant sur de nouveaux marchés lorsque ceux-ci permettent une meilleure valorisation de son gaz ».