Le montant de l’allocation touristique en Algérie n’a pas connu d’augmentation depuis plusieurs années. Ce qui a fait dire au ministre des Finances, et pour la première fois, qu’elle est « loin de couvrir les besoins du voyageur à l’étranger ».
Malgré cet aveu, le Gouvernement semble hésiter à décider d’une éventuelle augmentation. Signe de cette hésitation: l’examen dans la durée du dossier. S’exprimant lundi, au Conseil de la nation, sur l’augmentation de la valeur de l’allocation touristique, fixée actuellement à 15.000 dinars pour un change d’environ 100 euros, le ministre des Finances, Laaziz Faid a indiqué que « le dossier est en cours d’examen au niveau de la Banque d’Algérie ».
Laaziz Faid a décliné toute implication de son département dans une éventuelle augmentation de cette allocation pour le moins dérisoire, en rappelant que « la détermination de la valeur de cette allocation est du ressort de la Banque d’Algérie en concertation avec les autorités concernées ».
Il a, en revanche, relevé la « nécessite d’étudier la possibilité de revoir cette valeur, en soulignant que « le dossier est en cours d’examen au niveau de la Banque d’Algérie, en tenant compte des équilibres financiers de l’Etat ». Une déclaration qui laisse entendre que la revalorisation de cette allocation n’est pas pour demain.
Si le montant de l’allocation touristique varie en fonction de la disponibilité des devises étrangères dans le pays, il n’a toutefois jamais été révisé, y compris du temps où l’Algérie jouissait d’une bonne santé financière.
Le montant maximum autorisé de cette allocation n’a pas dépassé les 15 000 DA par personne et par année civile. En plus, pour profiter de cette « petite » allocation, les citoyens doivent se conformer à des règles strictes et fournir les documents justificatifs requis pour prouver la destination et les dépenses prévues.
Une valeur bien au-dessous de celle de nos voisins
En comparaison avec les autres pays du Maghreb, la valeur de l’allocation touristique en Algérie est relativement faible.
En Tunisie, le montant maximal de l’allocation touristique pour un voyage à l’étranger est actuellement fixé à 3 000 dinars tunisiens par personne et par année civile, soit l’équivalent d’environ 100 000 dinars algériens. En outre, la Tunisie offre des exonérations fiscales pour les dépenses effectuées à l’étranger par les voyageurs, ce qui peut réduire les coûts de voyage pour les citoyens.
De même, au Maroc, l’allocation touristique est actuellement fixée à 45 000 dirhams marocains par personne et par année civile, soit l’équivalent d’environ 500 000 dinars algériens. Ce même pays offre également des exonérations fiscales pour les dépenses de voyage effectuées à l’étranger.
Si la décision de fixer le montant de l’allocation touristique en Algérie est prise par les autorités financières et monétaires du pays en fonction des réserves de changes et les objectifs de politique économique, cela n’a pas empêché pour autant l’émergence du marché parallèle de la devise.
Les Algériens désirant voyager à l’étranger sont souvent dans l’obligation de se rabattre sur le marché noir de la devise, au « Square » (Port Said) à Alger, à un jet de pierre des des membres du Conseil de la Nation qui devisent, avec le ministre, sur une hypothétique augmentation.