L’avocat Pierre Brunisso, membre du collectif international de défense du journaliste, Ihsane El Kadi, -en détention provisoire depuis fin décembre dernier-, a renouvelé mardi, lors d’une conférence de presse à Paris, la demande de libération immédiate du directeur du pôle éditorial de « Radio M » et de « Maghreb Emergent » et la levée des scellés sur ces deux médias.
Intervenant à l’occasion d’une conférence organisée à Paris, au siège de la ligue française des droits de l’Homme, à l’occasion du quatrième anniversaire du « Hirak », en compagnie du secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits de l’homme, Mazen Darwish, un représentant du Cairo Center for Human Rights Studies, Patrick Baudoin, président de la Ligue des droits de l’homme, le professeur Mouloud Boumghar, euromedrights et les militants, Said Salhi et Zaki Hannache, Pierre Brunisso a expliqué les raisons de la mise en place du collectif international de défense de Ihsane El Kadi.
«J’ai beaucoup entendu le mot : fermeture, prévention, arrestation, lors des interventions des participants au colloque ; c’est ce qui a conduit Ihsane El Kadi à former un collectif international élargi, dont les membres viennent d’Algérie, de Tunisie, de Mauritanie, de France, du Maroc et de Belgique, afin de répondre aux tentatives de harcèlement et de répression dont Ihsane El Kadi a fait l’objet, mais c’est aussi le vœu de sa famille d’élargir cette présence ».
Pierre Brunisso a également évoqué la campagne contre la défense d’Ihsane El Kadi et ses avocats internationaux, non seulement en Algérie, mais aussi à l’étranger, où des médias algériens, basés à Paris, à Londres et au Canada, s’en prennent à la personne du journaliste emprisonné.
«Outre la détention du journaliste pour des motifs fallacieux, Il y’a la campagne de diffamation contre le détenu et sa famille « qu’il ne faut pas laisser passer », insiste-t-il.
L’avocat de Paris rappelle, par ailleurs, « le non-respect du droit du journaliste à se défendre devant la chambre d’accusation, alors qu’il encourt une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 14 ans en prison ».
Pour le professeur, Mouloud Boumghar «la détention provisoire est sensée être exceptionnelle, mais elle ne l’est pas du tout quand il s’agit de réprimer des voix sur qui les accusations sont motivées politiquement comme les journalistes, les militants du Hirak, les syndicalistes… ».
Quant à Patrick Baudoin, il rappelle que la justice française peut-être saisie des dépassements commis par des responsables algériens lorsqu’ils se retrouvent sur le territoire français.