Espérons pour les intérêts supérieurs de l’Algérie que la crise qui secoue actuellement l’Assemblée Nationale Populaire –APN, qui selon nos contacts entretient une inquiétude légitime des citoyens de toutes les wilayas du pays et dont la durée risque de discréditer le pays au niveau international, puisse trouver une solution rapidement dans le cadre du respect de la Constitution.
Ne devant jamais oublier tant les tensions géostratégiques au niveau de la région et que budgétaires 2018/2022 impliquant des actions vigoureuses de redressement national en ce monde impitoyable où toute nation qui n’avance pas recule forcément.
1.-Secouées périodiquement par des crises internes, frappées de discrédit pour la majorité d’entre elles, objet de la défiance nourrie à leur égard et à l’endroit du militantisme partisan, les formations politiques sont-elles aujourd’hui aptes à faire un travail de mobilisation et d’encadrement efficients afin d éviter en cas de malaise social un affrontement direct citoyens forces de sécurité , existant un lien dialectique entre développement et sécurité? La question se pose de leur capacité à éviter un affrontement direct entre citoyens et forces de sécurité, et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et à l’œuvre de redressement national. Dans ce contexte, il est intéressant de comparer les résultats des élections législatives définitives de mai 2012 et celles de mai 2017 pour se faire une idée sur la cartographie sociale, dont les rapports État-citoyens, et de prendre des mesures appropriées par une réorientation urgente de la politique socio-économique. Aussi face à cette situation – tout en rappelant que le discrédit qui frappe le système partisan n’est pas spécifique à l’Algérie, car la révolution mondiale des systèmes de communications produit partout à l’émergence de nouveaux comportements – il y a urgence à adapter nos partis politiques algériens, souvent déconnectés de la société et présentant pour la majorité d’entre eux la spécificité d’être liés à des intérêts de rente. Il s’agit donc d’introduire d’avantage de rigueur dans la procédure relative à la création des partis, sans pour cela verser dans l’excès qu’induit inévitablement toute approche bureaucratique de la chose politique. Il est sans doute utile, voire nécessaire, de s’intéresser à la représentativité des partis avant de décider de leur avenir. En tout état de cause, il nous semble plus équitable, et plus juste politiquement, de raisonner en termes de marché électoral et de laisser, dès lors, les règles du jeu politique et le nombre d’acteurs qui s’y adonnent, se fixer de manière concurrentielle. Le rôle des pouvoirs publics consistera alors à mettre en place les garde-fous indispensables et à veiller au respect strict des lois et des règles qui régissent le fonctionnement de ce marché. Quant à la société civile, force est de constater qu’elle est impotente. Par ailleurs, la confusion qui prévaut actuellement dans le mouvement associatif national rend malaisée l’élaboration d’une stratégie visant à sa prise en charge et à sa mobilisation. L’implication de la société civile dans les affaires de la cité est un acte éminemment civilisationnel, qui intègre les changements d’une société en pleine mutation, et une manière d’aboutir à un projet de progrès conciliant la modernité et notre authenticité . Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe à la société et à l’État ajoutent à cette confusion, rendent impérative une réflexion collective. En raison de la très grande jeunesse de la société civile, des conditions historiques qui ont présidé à sa naissance et des événements tragiques qu’a connus notre pays et auxquels elle a été directement ou indirectement associée, la question qui touche à sa mobilisation doit être traitée avec une attention et une vigilance soutenues. Constituée dans la foulée des luttes politiques qui ont dominé les premières années de l’ouverture démocratique, elle reflètera les grandes fractures survenues dans le système politique national. Sollicitée à maintes reprises, et à l’occasion d’échéances parfois cruciales, cette dernière manifestera souvent sa présence d’une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à peser sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle. Il est ainsi urgent d’engager une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation qui ne pourra être que salutaire pour elle. Cette action permettra, entre autres d’offrir un cadre adéquat d’expression collective à des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes qui ne sont pas structurés et qui ne demandent qu’à être utiles et à mettre au service de la communauté leur bonne volonté et leur générosité. Dans cet ordre d’idées, l’État doit encourager la création d’associations dans des secteurs qui sont porteurs mais qui restent vierges et complètement ignorés du mouvement associatif ; de faire de ce cadre un instrument efficace d’encadrement de forces vives qui agissent dans la société de manière dispersée et un levier puissant de leur mobilisation en vue de leur implication active dans l’œuvre de redressement national. Mais cette politique n’a de chance de réussir que si le mouvement associatif est assaini et si les associations qui le composent ne sont pas au service d’ambitions personnelles inavouables, et parfois douteuses… Reste que le soutien multiforme qu’accorde l’État au mouvement associatif peut s’avérer un puissant levier de promotion, pour peu que son utilisation se fasse sur la base de critères objectifs.
2.- Toute politique économique est forcément portée par des forces sociales, politiques et économiques, tout en n’oubliant les réseaux extérieurs étant à l’ère de l’interdépendance mondiale des économies. Cette situation d’urgence exige une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation tant de l’économie que des partis politiques , du monde associatif donc la société civile qu’il faut encourager et mobiliser pour le redressement de l’Algérie, en lui proposant un cadre adéquat d’expression collective. D’où l’importance d’institutions démocratiques, pour une société participative. Pour faire respecter le contrat de coopération, et induire une efficacité des institutions, il y a des règles de coopération qui peuvent être informelles (comme les tabous, certaines traditions) ou formelles (écrites, codifiées comme le droit moderne). Lorsqu’un Etat émet des lois qui ne correspondent pas à l’état de la société, celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner établi par un contrat de confiance beaucoup plus solide et crédible que celui que l’on veut lui imposer. Dès lors comment réussir le passage d’institutions économiques et politiques largement fondées sur des relations interpersonnelles à des institutions davantage fondées sur des règles. Il s‘agit d’étudier les expériences réussies mais également les échecs ( voir la faillite récente du Venezuela première réserve pétrolière mondiale) les travaux empiriques relatifs aux institutions de gouvernance des entreprises et de gouvernance publique qui ont été au centre de la problématique posée à la plupart des économies en transition qui étaient régies par le « communisme et l’étatisme intégral ». Les économies en transition ont été en effet confrontées à une double évolution. D’abord économique avec la transition d’un système d’économie planifiée, ou de fort interventionnisme étatique, à celui d’une économie de marché à finalité sociale. Ensuite politique avec le passage de système non démocratique vers des systèmes plus démocratiques. Dans les deux cas, existent des organisations hybrides lors de l’évolution des systèmes opaques largement fondés sur des relations informelles entre intérêts privés, vers des systèmes prenant appui sur des mécanismes plus transparents et davantage respectueux des règles de droit, systèmes dans lesquels ceux qui exercent le pouvoir économique et politique doivent davantage répondre de leurs actes. C’est pourquoi on assiste dans bon nombre de pays dominée par la logique de rentière qui caractérise souvent le modèle de gouvernance, la construction du cadre institutionnel ainsi que le processus de réformes non pas des logiques d’efficience économique mais la dominance du politique. Quelle leçon tirer pour l’Algérie de ces différentes expériences historiques ? Cela ne signifie pas à travers les expériences historiques qu’il ne peut y avoir d’économie de marché sans Démocratie et il y a lieu de ne pas confondre Etat de droit et démocratie qui ne se recoupent pas forcément à travers les expériences historiques. Mais je ne crois, pas que cette construction soit soutenable à travers le temps sans la démocratie comme l’a brillamment analysé l’économiste indien prix Nobel d’économie Amara SEN car avec le développement naissent de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité. Et la seule façon de se maintenir au temps d’une économie qui change continuellement, c’est d’avoir une relation avec l’environnement national et international, c’est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques. Aussi, les changements qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui même en devenir. Il s’agit de définir clairement les fonctions institutionnelles notamment concernant l’utilisation des deniers publics, le rôle des organes politiques (parlement), de l’implication de la société civile, des organes techniques comme la cour des comptes, l’inspection générale des finances, la mise en place du contrôle tributaire et d’un management efficace des institutions, des comptabilités publiques claires et transparentes pour la rationalisation des choix budgétaires et l’optimalisation de la dépense publique, les universités et les centres de recherche étant interpellés pour produire des instruments de calcul adéquats.
3.-La pleine réussite de cette entreprise qui dépasse largement le cadre strictement technique, restera tributaire largement d’un certain nombre de conditions dont le fondement est de définir clairement le futur rôle de l’Etat dans le développement économique et social au sien d’une économie mondiale de plus en plus globalisée. D’où l’importance d’un dialogue soutenu entre les différentes forces sociales politiques, économiques et sociales loin de toute vison d’autoritarisme, vison largement dépassée,. Ainsi sur le plan interne, il s’agit d’engager les véritables réformes politiques, économiques et sociale pour une société de liberté plus participative et citoyenne fondée sur des entreprises compétitives dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, par la prise en compte de l’environnement et de la qualité de la vie pour un espace plus équilibré et solidaire qui doivent impérativement toucher :
– le système politique, centre névralgique de la résistance au changement et à l’ouverture ;
-la réforme et l’indépendance de la justice par l’application et l’adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ;
-la réforme du système éducatif, centre d’élaboration et de diffusion de la culture et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays;
-une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l’Etat ;
-la réforme du système financier considérée, à juste titre, comme l’indice le plus probant de la volonté politique des Etats d’encourager l’ entreprise qu’elle soit publique ou privée nationale ou internationale créatrice de valeur ajoutée condition d’une transition d’une économie de rente à une économie productive qui est un préalable essentiel à la relance de l’investissement privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d’importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l’ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente ;
-la démocratisation des secteurs sources de rente (secteur des hydrocarbures et gestion active des réserves de change ), objet de toutes les convoitises.
Pour dépasser la léthargie actuelle, l’Algérie a besoin d’entreprises dynamiques reposant sur la connaissance conditionnée par de plus d’espaces de libertés, d’un Etat de droit, d’une gouvernance renouvelée, supposant une mutation systémique. Il faut éviter la conception erronée d’assimiler la population algérienne à un tube digestif en d’ignorant ses aspirations profondes. La population algérienne, si elle est attentive à son pouvoir d’achat, a également soif de libertés, de démocratie et de justice sociale mais également d’efficacité économique avec un sacrifice partagé. Les réformes véritables à venir, souvent différées grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures et des dépenses monétaires, sans corrélation avec les impacts attendus, seront douloureuses. D’où l’urgence d’un discours de vérité, plus de justice sociale et donc de la nécessaire transition démocratique.
4.-Privilégions les intérêts supérieurs du pays, et attaquons nous à la situation économique et sociale du pays qui doit constituer la première priorité. Que les responsables, loin des bureaux climatisés visitent les cafés de toute l’Algérie et le constat est amer : la crise de cette institution ne fait que démobiliser plus la population et la rend de plus en plus sceptiques vis-à-vis du système partisan et d’une manière générale de l’action de l’actuel gouvernement. Pour la banque mondiale dans son rapport du 02 octobre 2018, l’économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 2,5% en 2018, en 2019 et 2% entre 2020/2021 , taux inférieur à la croissance démographique supposant donc un accroissement du taux de chômage, la banque mondiale soulignant l’urgence de profondes réformes structurelles car l’éventuel ralentissement de la reprise mondiale horizon 2020 et les incertitudes entourant les investissements et la consommation dans le secteur pétrolier pourraient impacter la demande et avoir un impact négatif sur l’économie algérienne soumise à la volatilité du cours des hydrocarbures. Le document de référence n’est pas la balance commerciale mais la balance des paiements qui inclut les sorties de devises des services ( (9/10 milliards de dollars/an) plus les transfert légaux de capitaux dont les entreprises régies par la règle des 49/51% fluctuant entre 3/5 milliards de dollars /an, en nous en tenant aux statistiques officielles, les sorties de devises fluctueraient annuellement entre 55/60 milliards de dollars .Comme incidence, l’encours des réserves de change sera impacté selon l’avant projet de loi de finances 2019 et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Il faudrait un cours d’environ de 90/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change en n’oubliant pas que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz dont le cours fluctue entre 2,8 et 2,9 dollars le MBU en baisse d’environ 40% en référence à 2010. Au vu des indicateurs de l’avant projet de loi de finances 2018, les élus de la Nation devraient réfléchir aux moyens de sortie de crise car en ce mois d septembre 2019 deux institutions garantissent la sécurité nationale , ce qui n’est pas tenable dans le temps, l’ANP et les forces de sécurité et Sonatrach. Dans ce cadre, j’émets les propositions suivantes car avec l’épuisement du fonds de régulation des recettes fin 2016, tout accroissement des dépenses rapport aux recettes prévues accroîtra le déficit budgétaire avec un impact inflationniste? Il faudra distinguer la part des dépenses en dinars (solutions internes) de la part en devises et distinguer les actions conjoncturelles, des actions structurelles qui seules sont une réponse appropriée aux défis futurs du pays.
Premièrement, il ya urgence d’aller vers une allocation ciblée des ressources financières et une rationalisation des dépenses (économies de gestion) tant pour la partie devises que dinars, supposant de lutter contre les surcoûts et la corruption à travers les surfacturations Mais existent des limites tant économiques que sociales quitte à étouffer toute l’économie, puisque l’Algérie est une économie rentière où les recettes en devises avec les dérivées représentent 9798%. Les exportations hors hydrocarbures étant marginales, environ 83% du tissu économique repose sur le petit commerce/services, le secteur productif, excepté l’agriculture, étant embryonnaire et environ 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dépendent de l’extérieur. Deuxièmement , accroitre la fiscalité ordinaire pour la sphère réelle pour les ménages et les entreprises, l’impôt direct étant le signe d’une plus grande citoyenneté, la facilité pour tout gouvernement étant l’accroissement de l’impôt indirect injuste par définition), tout en étant conscient que l’impôt peut tuer l’impôt , supposant une réforme fiscale fondement à la fois de l’équité et de l’efficacité, tout en intégrant intelligemment par des mécanismes transparents la sphère informelle loin de toute action administrative bureaucratique. Troisièmement, utiliser le dérapage du dinar, pour ne pas dire dévaluation, pour la partie dinar, pour ne pas dire dévaluation, le cours étant passé de 75 dinars un dollar il ya trois années à 118 dinars un dollar et de 85 dinars un euro à 135 dinars un euro en octobre 2018, constituant une épargne forcée, tant par rapport au dollar gonfle la fiscalité pétrolière (vente en dollars) et par rapport à l’euro la fiscalité ordinaire, les taxes à la douane ‘appliquant à un dinar dévalué. Avec un cours de 75 dinars un dollar, et 85 dinars un euro, le déficit du trésor dépasserait largement 30 milliards de dollars pour fin 2019, ce dérapage voilant l’importance du déficit budgétaire, tout en accroissant l’inflation importée. Quatrièmement, puiser dans les réserves de change pour la partie devises ayant un répit de trois années au vu des importations de biens et services incompressibles, une économie productive mettant du temps à l’instant T0 de sa mise en œuvre (minimum cinq années), le temps ne se rattrapant jamais en économie. Cinquièmement, encourager l’investissement direct étranger, supposant la lavée des contraintes bureaucratiques étouffantes, par un partenariat gagnant / gagnant, à ne pas confondre avec l’endettement extérieur ce qui permettrait d’alléger la sortie de devises à condition que cela se fasse pour les segments concurrentiels productifs.
Sixièmement, .- Dans l’avant projet de loi de finances 2019, les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s’élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d’environ 21% de la totalité du budget de l’Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l’Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l’Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Pour 2019, le montant représente des transferts sociaux est d’environ 21% de la totalité du budget de l’Etat qui est près de 8.560 milliards de DA Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment plus de 445 mds DA destinés au soutien aux familles, tandis que près de 290 mds DA sont destinés aux retraites et auxquels s’ajoutera une dotation d’appui de 500 mds DA à la Caisse Nationale des Retraites (CNR).Il s’agit donc demettre en place une politique de subventions et transferts sociaux ciblés inter socioprofessionnelle et inter régionale. A l’avenir cette généralisation des subventions, injuste par définition, sera intenable financièrement impliquant un ciblage pour les plus démunis et les secteurs que le gouvernement veut encourager transitoirement. Pour le Ministère des finances, le soutien des produits énergétiques (électricité, gaz, carburants…) absorbe 60% des ressources consacrées par les pouvoirs publics aux subventions qui ne passent pas par le budget de l’Etat, alors même que ce sont les catégories les plus favorisées qui en profitent le plus.. Dès lors, ce mécanisme généralisé de subventions, outre son coût excessif pour la collectivité, ne répond plus aux objectifs de réduction des inégalités et de protection des populations les plus vulnérables. Septièmement, la solution conjoncturelle a été la planche à billets à travers le financement non conventionnel qu’i s ‘agit d’encadrer impérativement –, ce d’autant plus qu’avec l’emprunt obligataire qui a concerné surtout les sur liquidités au niveau de la sphère réelle asséchant les banques, tout en ayant permis des rentes spéculatives avec les transfert de fonds des banques à un taux d‘intérêt de 2% vers le trésor à un taux ‘intérêt de 5% . Cette procédure n’est pas propre à l’Algérie, à condition qu’elle soit destinée aux secteurs créateurs de valeur ajoutée, afin d’éviter une dérive inflationniste Car l’inflation induit une épargne forcée, au détriment des couches défavorisées et moyennes, le processus inflationniste jouant comme vecteur de redistribution de revenus au profit des revenus variables qui en Algérie sont en dominance dans la sphère marchande réelle et informelle. Eviter la dérive inflationniste comme au Venezuela suppose une régulation forte conciliant le cadre macro-économique et le cadre macro-social. Huitièmement, pour éviter le scénario dramatique des impacts de la baisse du cours du pétrole des années 1986, la solution la plus durable est d’avoir une vision stratégique afin d’asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales, une lutte contre la corruption par les surfacturations, une moralisation de la gestion de la cité renvoyant à la bonne gouvernance et la valorisation de l’économie de la connaissance étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale qui sera dominée par l’intelligence artificielle et le digital, rendant urgent, pour l’Algérie, si elle veut éviter sa marginalisation, l’émergence d’une économe diversifiée dans le cadre de la mondialisation. Sans réformes structurelles profondes, supposant un minimum de consensus politique et social et une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes, il ne faut pas s’attendre à des miracles. A titre de rappel, faute d’une véritable politique industrielle, accélérant la baisse des réserves de change, un seul exemple, la facture d’importation des collections CKD destinées à l’industrie de montage des véhicules de tourisme s’est établie à plus de 1,83 milliard de dollars sur les huit premiers mois de 2018, contre 936,86 millions de dollars durant la même période de 2017,selon le Centre national des transmission et du système d’information des Douanes. Ce qui donne une hausse de 897 millions de dollars correspondant à une augmentation de 95,75% entre les deux périodes de comparaison, allant vers 3 milliards de dollars fin 2018 alors que ces quelques unités n’ont pas atteint la vitesse de croisière avec un taux d’intégration inférieur à 20%.
5. En résumé, en ce mois d’octobre 2018, deux institutions stratégiques assurent la sécurisé du pays Sonatrach et l’ANP et toutes les forces de sécurité, situation intenable dans le temps. Espérons que la sagesse l’emportera avec une solution rapide à cette crise institutionnelle afin de s’attaquer aux vénérables problèmes qui secouent le pays à savoir l’approfondissement des réformes. L’Algérie souffre actuellement d’une crise de gouvernance et non d’une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer si elle se main tien dans trois années en crise financière, économique et politique avec le risque d’une déstabilisation régionale car, plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de changes avec le retour au FMI horizon 2022, ce qu’aucun patriote algérien ne souhaite. La population algérienne, si elle est attentive à son pouvoir d’achat, a également soif de libertés, de démocratie et de justice sociale. Les réformes véritables à venir, souvent différées grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures et des dépenses monétaires, sans corrélation avec les impacts attendus, seront douloureuses d’où l’importance d’un sacrifice partagé dans le cadre d’une vision stratégique et une maîtrise de la régulation d’ensemble évitant les tactiques conjoncturelles qui reportent les tensions dans le temps. L’Algérie possède toutes les potentialités pour réussir supposant une autre démarche où le Politique, l’Économique, le Social, le Culturel sont dialectiquement liés. L‘Algérie, pays à fortes potentialités acteur déterminant de la stabilité de la région, a besoin d’une stratégie d’adaptation, étant une question de sécurité nationale, face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l’avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera essentiellement sur l’économie de la connaissance à travers le digital et l’intelligence artificielle. D’où l’urgence d’adopter rapidement une stratégie de passage d’une économie de rente, passant par de profondes réformes structurelles, L’Algérie a besoin en ces moments de gel à la fois d’une institution stratégique comme l’APN, miroir malgré toutes ses insuffisances qui peuvent être corrigées , de la crédibilité internationale de l’Algérie, de tensions géostratégiques au niveau de la région et des tensions budgétaires inévitables entre 2018/2020/2025 de rassembler tous ses enfants dans leur diversité et non de nous diviser. Il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. C’est l’unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l’on veut éviter la déstabilisation, ce qu’aucun patriote ne souhaite. Les différentes composantes de notre société, doivent concourir ensemble au retour de la paix, de la concorde et de la stabilité. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, à exorciser leurs démons et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux. [email protected]
Références
-Interview Pr Abderrahmane Mebtoul à Radio Algérie Internationale – 04 octobre 2018 « contenu de l’avant projet de loi de finances 2019 et rapport de la mondiale en date du 02 octobre 2018 -Ouvrage collectif pluridisciplinaire( juristes, sociologues- économistes-politologues) sous la direction du professeur Abderrahmane MEBTOUL « réformes et démocratie en Algérie « Casbah Edition (2 volumes 500 pages 2005) – Contributions du Pr Abderrahmane Mebtoul parues Paris France dans le quotidien économique français les Echos.fr (2013/2014) sur l’économie algérienne face aux mutations mondiales
-Interview Pr Abderrahmane Mebtoul l’American Herald tribune 11 aout 2018 « Dr. Abderrahmane Mebtoul: “Algeria Still Faces Significant Challenges » – pour lire l’original en, anglais ( 15 pages) site –https://ahtribune.com/interview/2424-abderrahmane-mebtoul.html – -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017 « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »- -Contribution Londres/Bruxelles Site Mena Forum « Algeria, in an unfinished transition period Challenges of 2018, 2020 & 2030 Algeria: Reform » by Dr A. Mebtoul | Aug 5, 2018
-Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril 2011 » et du même auteur « la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013). – L’Afrique, le Maghreb face aux enjeux des flux migratoires » site Afrik Press Paris France deux parties 24/27 juin 2018 et pour une nouvelles stratégie de développement de l’Algérie (trois parties) 8/9/10 août 2018
Professeur des Universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL