L’effet Satya Nadella se fait ressentir à Microsoft, sur ses projets et ses chiffres. Le nouveau CEO de la firme de Redmond a, six mois après son installation, annoncé la couleur : s’aligner sur la créativité de Google et d’Apple. Il semble avoir trouvé le chemin pour réaliser cet objectif et casser l’image figée que reflétait la société.
Cela fait une année que Satya Nadella a pris les rênes de Microsoft. Sa prise de fonction comme troisième CEO de l’histoire du géant du logiciel PC symbolisait à cette époque, un changement de profil et de génération à la tête de la firme de Redmond. Les fonctions de PDG de Microsoft, qui ont été toujours occupées auparavant par des « leaders », partisans de la dominance des marchés et la destruction des concurrents, seront confiées à un cadre de l’entreprise qui a choisi la stratégie qui rend Microsoft plus disposé à travailler avec ses concurrents qu’à les assaillir. A ce titre, Satya Nadella a été destinataire de la responsabilité de mettre en œuvre les nouvelles orientations stratégiques et technologiques de l’informatique afin de faire face à la concurrence et de contourner les contraintes multidimensionnelles pour que le monde découvre un nouveau Microsoft qui sera leader d’un nouveau marché.
Un an après, les indices économiques qui illustrent bien la réussite de son pari sont là. Microsoft a publié, la semaine dernière, un chiffre d’affaires de 26,47 milliards de dollars pour son deuxième trimestre 2015, en hausse de 8% sur un an. Les performances commerciales d’Office 365, Azure et Dynamics CRM Online ont dopé les revenus Cloud du premier éditeur mondial. Mais les indices technologiques sont plus performants dans l’illustration de la réussite du premier responsable de Microsoft. Alors que beaucoup pensaient que cet ancien ingénieur de Sun Microsystems allait appuyer beaucoup plus les projets Cloud de la firme, il a réussi à faire renaitre le système d’exploitation Windows chez la communauté internationale des développeurs. Ces derniers pourront développer des applications pour une version de Windows et de rajouter quelques sous programmes pour les rendre utilisables avec toutes les autres versions de Windows ainsi que l’iOS d’Apple et Android de Google.
Sortir de l’environnement fermé
Grâce à Windows 10, le CEO de Microsoft cherche à faire sortir le système d’exploitation phare de la firme de son environnement fermé et de l’orienter vers plus d’interopérabilité. En clair, Satya veut plus d’accessibilité hardware et software pour ses produits. Windows 10 sera alors interopérable avec tout équipement terminal tactile ou pas, qu’il s’agisse d’un micro-ordinateur, d’un PC, d’une tablette, d’une Xbox, d’un objet connecté ou d’un écran TV. Et, cerise sur le gâteau, en d’avoir rendu Windows gratuit pour tous les appareils dotés d’écrans de neuf pouces et moins, ce nouveau système d’exploitation sera gratuit. En effet, Microsoft a annoncé que Win 10 sera proposé en mise à jour gratuite la première année aux utilisateurs équipés de Windows 7, Windows 8.1 et de Windows Phone 8.1. « Windows 10 sera disponible comme un service, mis à jour en continu », explique l’éditeur sur son site web.
Les observateurs qualifient cette décision, prise surement sous la pression des concurrents comme Google, de révolution dans le modèle économique de Microsoft dont environ 20 % des recettes annuelles proviennent de Windows, soit 17 milliards de dollars sur l’exercice fiscal 2014. Pour eux, le lancement de cette nouvelle version de Windows pourrait coûter à l’entreprise 500 millions de dollars durant la première année.
Une panoplie de nouveautés
Aussi, le « Nouveau Microsoft » de Satya est représenté par d’autres produits remarquablement innovants qui ont été lancés en un temps record ne dépassant pas les neuf mois. Nous citons, l’application Delve qui ressemble à Google Now permet à l’usager de visualiser plusieurs documents et informations provenant des différents services d’Office 365. La plateforme Cloud d’informatique décisionnelle Power BI qui permet à des professionnels du business d’analyser des métadonnées. L’outil de traduction en ligne Skype translator qui permet aux adeptes de Skype de faire des traductions en temps réel. L’application Microsoft Sway qui facilite le développement des présentations type Powerpoint. Et la nouvelle version de son application de messagerie, Outlook, qui peut être installée sur l’iPhone, l’iPad et les terminaux Android. Le PDG de Microsoft a également lancé son entité sur le marché de l’Internet des objets qui représentera d’ici 2020, plus de 1600 milliards de dollars, d’après les prévisionnistes de la firme. Cette dernière a lancé une nouvelle base de données, un nouveau service de cloud, et un nouveau service d’analyse Big Data pour les applications liées aux objets connectés. Elle a aussi en projet d’optimiser une version de Windows pour un ordinateur ARM à 35 dollars, appelé Raspberry Pi. Finalement, toutes ces nouveautés ont rendu l’année de Satya Nadella remarquable. Pour preuve, le cours de l’action de Microsoft a augmenté de 16% depuis son entrée en fonction et de 20% depuis que son prédécesseur Steve Ballmer a claqué la porte.