L’alternative Medgaz ne semble pas convaincre Andrea Cozzolino,Président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb (DMAG) qui a estimé, dans une déclaration publique, que la décision algérienne de stopper l’approvisionnement de l’Europe en gaz, via le gazoduc Maghreb-Europe, « est une source de grave préoccupation (…) qui concerne directement, non seulement le Maroc, mais aussi l’Union européenne»
«Quelles que soient les raisons qui ont motivé une telle décision, a-t-il estimé, l’utilisation de l’approvisionnement en gaz comme moyen de pression ne saurait constituer une solution appropriée». « Ceci est particulièrement vrai dans la période actuelle de forte tension sur les prix de l’énergie, lorsque ce sont les citoyens européens qui risquent d’en faire les frais », a-t-il encore expliqué.
Le président de la DMAG a appelé «le gouvernement algérien à reconsidérer cette décision et à reprendre la voie du dialogue». «J’appelle également le Service européen d’action extérieure et la Commission européenne à engager une initiative diplomatique afin d’encourager les autorités algériennes à revoir leur décision», a ajouté Cozzolino.
La décision d’Alger de ne pas reconduire, unilatéralement, le contrat d’approvisionnement de l’Europe en gaz via le gazoduc Maghreb-Europe qui traverse le Maroc continue de susciter de nombreuses réactions de la part de responsables politiques et de députés européens. Pour beaucoup, le chantage politique est de mise.
Le député européen Dominique Riquet estime qu’en visant le Maroc, l’Algérie « atteint l’Europe à un moment particulièrement inopportun (…) cette fermeture sera à terme porteuse de conséquences sur les revenus de l’Algérie ».
Pour sa part le Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité, Josep Borrell, a été officiellement saisi sur cette question par le Parlement européen au sujet de cette décision unilatérale de l’Algérie qui met en péril les intérêts stratégiques de l’Europe.
Le gazoduc GME acheminait 10 milliards de mètres-cube de gaz par an, alors que le gazoduc Medgaz a une capacité de 8 milliards seulement. Est-ce le manque à gagner de 2 milliards, en principe comblé par méthaniers, qui fait réagir le Parlement européen ou d’autres considérations ?