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Hassan khelifati propose la création d’un « Fonds d’investissement privé pour accompagner le processus de privatisation »

Par Maghreb Émergent
décembre 25, 2015
Hassan khelifati propose la création d’un « Fonds d’investissement privé pour accompagner le processus de privatisation »

Dans l’émission l’Invité du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, le PDG d’Alliance Assurances, Hassan Khelifati est revenu cette semaine sur l’actualité économique nationale et celle du secteur des assurances dans un style toujours aussi offensif .

Hassan Khelifati a habitué les médias algériens à avoir « un coup d’avance » sur la profession. Celui qui a été le premier entrepreneur privé à introduire sa société à la Bourse d’Alger, est revenu cette semaine avec une proposition qui ne passe pas inaperçue. Alors que le débat sur une possible relance du processus de privatisation des entreprises publiques continue d’alimenter les colonnes des médias nationaux et n’est pas encore décanté, le PDG d’Alliance propose la « création d’un fonds d’investissement stratégique privé dans le but d’accompagner les privatisations ». Hassan Khelifati précise sa pensée, il s’agirait d’un Fonds dont les ressources, souscrites par des patrons algériens, pourraient « démarrer à un niveau proche de 10 milliards de dinars et s’élever progressivement jusqu’à 50 milliards de dinars ». Pas question selon Hassan Khelifati, que ce Fonds soit géré par des patrons ou des personnalités proches du FCE par exemple. Il devrait au contraire être confié à des gestionnaires indépendants « pourquoi pas des compétences internationales spécialisées dans la gestion d’actifs » suggère le PDG d’Alliance. Au passage le patron algérien tient à rappeler que beaucoup d’opérations de privatisations mises en ouvre au cours des dernières années dans notre pays ont été des réussites et ont « permis en général une augmentation du chiffre d’Affaire, des investissements et des emplois créés par les entreprises privatisées ». Hassan Khelifati mentionne notamment « pour ne parler que de l’industrie agroalimentaire les exemples d’entreprises aujourd’hui florissantes comme Saida, Bou Haroun et N’Gaous » .

« Pas d’accord pour perdre de l’argent »

Dans le sillage de ces propositions, le PDG d’Alliance souligne également les difficultés rencontrées aujourd’hui par les compagnies d’assurance privées empêchées de jouer efficacement leur rôle d’investisseurs institutionnels. « La réglementation en vigueur nous oblige à placer 50% des ressources collectées par nos compagnies auprès du Trésor public avec une rémunération dérisoire qui ne dépasse pas 0,1% par an. Une compagnie comme Alliance assurance à aujourd’hui plus de 2 milliards de dinars placés en bons du Trésor. Nous voulons bien prêter de l’argent à l’Etat mais nous ne sommes pas d’accord pour perdre de l’argent ». Ces placements devraient être rémunérés « au minimum à un taux qui compense le taux d’inflation plus 1%, commente Hassan Khelifati, sinon qu’on nous laisse investir cet argent dans le secteur économique pour booster la croissance » .

Une concurrence déloyale

Le PDG d’alliance se montre également toujours aussi offensif dans la dénonciation des « distorsions de la concurrence » dont sont victimes les compagnies d’assurance privées. Il stigmatise notamment une élimination des compagnies privées des grands marchés de commandes publiques au moyen de procédés qui contreviennent aux lois en vigueur en citant en exemple des « appels d’offre qui réclament 25 années d’activité et 4 milliards de dinars de capital social pour les compagnies soumissionnaires ». Le PDG d’Alliance annonce d’ailleurs qu’une plainte a été déposée par sa compagnie devant le Conseil National de la Concurrence au mois de juin dernier : « Nous avons été reçu et auditionné, mais nous attendons toujours les résultats » . « Pas plus tard qu’hier, ajoute encore Hassan Khelifati, nous avons eu connaissance d’un appel d’offre déposé par la Radio Nationale qui demande un Capital Social de 10 milliards de dinars au minimum ».
Une démarche de « marginalisation du secteur privé » à laquelle participe également d’ailleurs « certaines grandes entreprises privées qui se présentent en chantre de la libéralisation de l’économie et qui préfèrent continuer à travailler avec les compagnies publiques ». Cette « concurrence déloyale » se déroule, selon Hassan Khelifati sur une toile de fond de guerre des prix qui pénalise l’ensemble du secteur « y compris dans le domaine de l’investissement ,ou le niveau de prime proposé ne peut que retarder la consolidation des acteurs et le développement du secteur ».

Ralentissement de la branche auto et « croissance molle » pour le secteur

A l’approche de la fin de l’année 2015, Le PDG d’Alliance Assurances prédit, au mieux, une « croissance molle » pour le secteur. Pour lui, les compagnies d’assurances ont commencé à enregistrer les effets de la chute des prix du pétrole et ses conséquences sur le marché des assurances depuis le début de l’année. La réduction sensible des importations de véhicules est le premier facteur de fragilité pour un secteur algérien des assurances qui puise plus de 55% de son chiffre d’affaire dans la branche auto. « La progression des immatriculations automobiles était l’arbre qui cachait la forêt », affirme t-il, pour illustrer la situation de crise que vit le secteur des assurances ces derniers mois. M. Khelifati prévoit moins de 150.000 immatriculations nouvelles pour l’année 2015, correspondant à un chiffre d’affaires de 6 milliards de DA en moins pour l’ensemble de la branche ainsi qu’ une augmentation de 30 % de la facture de remboursement de sinistres automobiles consécutive à l’augmentation des prix de la pièce détachée . Le chiffre d’affaire de la branche auto est de ce point de vue toujours pénalisé par les tarifs plafonnés par le ministère des finances en matière de garanties obligatoires. Dans ce domaine Hassan Khelifati annonce une nouvelle démarche collective des opérateurs qui vont d’abord « s’atteler à trouver des solutions aux problème du passif des sinistres, estimé voici encore une année à plusieurs dizaines de milliers de dossiers », avant de retourner vers l’administration pour demander un ajustement des tarifs.

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