La décision prise lors du dernier Conseil des ministres, concernant l’importation de tracteurs de moins de cinq ans, sème le doute autour des opérateurs économiques. Beaucoup d’ambigüités planent sur cette décision, qui manque de précision technique.
Pour les opérateurs économiques qui activent dans ce domaine, la décision du Conseil des ministres n’a pas précisé qu’el type de tracteurs seront autorisés à l’importation. « Il faut attendre les textes d’applications de cette décision. Est-ce que ça concerne les tracteurs de grandes, moyennes ou faibles puissances ? Est ce que les tracteurs importés seront identiques à ceux qui seront fabriqués localement ou pas ? la décision du Conseil des ministres n’est pas précise », a indiqué à Maghreb Emergent, un propriétaire d’usine de montage de tracteurs.
Selon notre interlocuteur, qui a préféré garder l’anonymat, la loi de finances 2019, avait autorisé l’importation du matériel agricole de moins de trois ans. « Mais les textes d’applications n’ont jamais vue le jour », a-t-il fait savoir, en ajoutant que pour cette dernière décision du Président, « on attendra les textes d’application pour nous prononcer ».
Pour cet opérateur économique, la précision et les détails techniques sur cette décision, détermineront si elle est judicieuse ou pas. « Si la décision du Conseil des ministres concerne l’importation des tracteurs de grandes puissances, ça ne sera que serviable pour l’agriculture du pays et l’économie en général », a souligné notre interlocuteur.
A ce propos, il explique que « certaines gammes, notamment les tracteurs de grandes puissances utilisés pour l’agriculture saharienne, n’existent pas en Algérie actuellement et aucun producteur national ne s’est engagé à les produire ». Il précise qu’ « il existe sur le marché une clientèle qui demande cette gamme. Les agriculteurs d’Adrar, Menia, Bechar, Tindouf etc. souffrent avec le matériels disponible (petits tracteurs) ».
Les usines de montage de tracteurs toujours à l’arrêt
Concernant les usines de montages, qui sont à l’arrêt depuis quelques années, l’opérateur que nous avons interrogé affirme que rien n’a changé depuis. Selon notre interlocuteur, ses opérateurs dépondaient d’un décret qui leur permettait de fonctionner, avant qu’il soit remplacé par un nouveau décret qui n’est toujours pas mis en application.
« Pour l’instant, il n’y a pas d’usine fonctionnelle. Nous nous sommes regroupés il n’y a pas longtemps pour discuter de la question. Le collectif des opérateurs de l’industrie de montage de tracteurs est à l’arrêt à hauteur de 98% », nous a-t-il affirmé.
Plus optimiste, cet industriel du secteur agricol, se réjouie des dernières déclarations du Premier ministre, Aimen Benabderrahmane, devant les députés de l’APN, lors de la présentation de la Déclaration de politique générale. « Selon le Premier ministre, le déblocage des usines se fera au courant de ce mois. On l’espère ! », a-t-il souhaité.
Rappelons que cinq usines dont une publique existent actuellement en Algérie en partenariat avec les allemands, les indiens, les italiens et les Américains. Ils sont implantées à Tizi-Ouzou, Constantine, El Tarf, Sidi Bel Abbas et Tlemcen.
D’une capacité de production de 2 000 à 3 000 tracteurs par an, ces usines peuvent atteindre un taux d’intégration de 25 et 38%. Ceci, sans parler des postes emploi direct et indirect et les revenus qui peuvent générer au trésor public en termes de fiscalité. Selon des sources médiatiques, ces cinq usines peuvent répondre à la demande locale qui oscillent entre 8 000 et 12 000 unités par an.