In Salah: Le mouvement anti gaz de schiste dans le sud de l'Algérie prend de l'ampleur - Maghreb Emergent

In Salah: Le mouvement anti gaz de schiste dans le sud de l’Algérie prend de l’ampleur

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Dépêché en urgence pour calmer la contestation anti-gaz de schiste dans le sud, le ministre algérien de l’énergie en est revenu bredouille. Les populations du sud ne veulent pas de nouvelles expériences dans le sous sol du Sahara.

 

Le mouvement de protestation contre l’exploitation des gaz de schiste dans le sud de l’Algérie prend de l’ampleur. Après In Salah, Tamanrasset, Adrar, la contestation citoyenne a gagné la ville-oasis d’El Menea (ex-el Golea), dans la wilaya de Ghardaïa. Le déplacement jeudi du ministre de l’énergie Youcef Yousfi à In Salah où il a rencontré les représentants des associations locales anti-gaz de schiste, a confirmé que le gouvernement ne va pas céder. Lors de cette rencontre organisée à l’hôtel Tidikelt de In Salah, le représentant du gouvernement, dépêché en urgence pour rassurer les populations du sud, a notamment affirmé que l’exploitation des gaz de schiste ”ne comportait aucun danger”. Il a appelé les représentants des associations locales anti-gaz de schiste ”à faire preuve de sagesse”. Selon Youcef Yousfi, le Sud algérien renferme de ‘‘grandes quantités’’ de gaz de schiste, qui est ‘‘d’une des meilleures qualités’’. La protestation contre les Shale gas est née juste après la visite de travail, le 27 décembre dernier, du ministre au bassin d’Ahnet, dans la daira d’In Salah, où le groupe Sonatrach a foré son premier puits de gaz de schiste. Immédiatement après l’annonce par le ministre des énormes potentialités de ce bassin gazier, qui renfermerait un potentiel récupérable de 7.500 milliards de m3 de gaz, des associations locales anti-gaz de schiste sont monté au créneau. D’abord à In Salah avec l’association  Shems, puis à Tamanrasset, Adrar et El Menea.  Le mouvement anti-gaz de schiste est aujourd’hui à son 11eme jour de protestation ouverte.  Selon des représentants de l’association, qui ont écourté jeudi leur rencontre avec Youcef Yousfi, le mouvement de protestation ne prendra fin qu’avec la mise en place d’un moratoire sur les gaz de schiste en Algérie.  

Passage en force du gouvernement

Le représentant du gouvernement Sellal est retourné à Alger, sans vraiment convaincre les contestataires de la volonté du gouvernement de les écouter. ”Ce puits nous laisse envisager la possibilité d’aller de l’avant dans l’exploitation éventuelle de ces ressources gazières non conventionnelles”: cette déclaration de Yousfi le 27 décembre sur le bassin d’Ahnet avait provoqué cette étincelle de la contestation citoyenne dans le Hoggar contre l’exploitation des gaz de schiste. Un des représentants de l’association Shems de In Salah avait notamment affirmé, lors de la rencontre avec Yousfi que les experts de Sonatrach et même étrangers ne savent pas vraiment, ”pour le moment, les conséquences de la fracturation hydraulique sur les niveaux des nappes aquifères. A Tamanrasset, la contestation n’en est pas moins permanente. Un vaste mouvement de mobilisation estudiantin est né contre les gaz de schiste. Pour autant, il est peu sûr que le gouvernement fasse machine arrière dans les circonstances économiques actuelles, marquées par une baisse constante du prix du brut sur les marchés internationaux. D’autant que la nouvelle loi sur les hydrocarbures, votée en février 2013, donnait le feu vert à l’exploitation des gaz de schiste en Algérie. Sans débats citoyens, sans moratoire. Le gouvernement Sellal a juste accéléré la date de leur exploitation, effrayé sans doute, paniqué sûrement, par un mouvement baissier des cours du brut.

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