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L’Afrique, un relais de croissance pour l’économie marocaine

Par Maghreb Émergent
décembre 11, 2015
L’Afrique, un relais de croissance pour l’économie marocaine

« Un important potentiel inexploité de commerce intra-africain existe, notamment en produits agroalimentaires », c’est ce que vient de faire ressortir la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère marocain de l’Economie et des Finances dans sa note de conjoncture du mois de novembre 2015.

Intitulée « Défis et opportunités des exportations agroalimentaires marocaines sur le marché », cette étude a commencé par rappeler que dans un contexte de ralentissement économique mondial, le Maroc s’est attelé à diversifier ses débouchés et à consolider ses acquis auprès d’autres régions à fort potentiel de développement, notamment le continent africain.
La stratégie marocaine en Afrique est basée sur une coopération financière évolutive et continue, matérialisée par l’annulation de la dette des pays les moins avancés et par l’intervention de l’Agence Marocaine de la Coopération Internationale (AMCI). Cette stratégie s’appuie également sur le renforcement de l’ouverture commerciale, note la DEPF.
Dans ce sens, le Maroc a conclu avec les pays africains 14 accords de type NPF (Nation la Plus Favorisée) et 6 conventions commerciales et tarifaires, en plus de la promotion des investissements en provenance et vers l’Afrique (18 accords de protection et de promotion des investissements et 9 conventions de non double imposition signés avec les pays africains).
Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique ainsi que les investissements directs marocains dans les pays africains n’ont cessé d’augmenter au cours des cinq dernières années. Ces échanges commerciaux et ces investissements pourraient aider le Maroc à devenir un hub commercial et financier pour l’Afrique. En chiffres, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique est passé de 10 milliards de dirhams (environ 1 milliard de dollars) à 37 milliards de dirhams entre 2004 et 2014.
Les exportations marocaines vers les pays de l’Afrique subsaharienne ont atteint 11,7 milliards de dirhams en 2013 contre 2,2 milliards en 2003. Le Maroc a également développé un large réseau d’accords internationaux de protection et de promotion des investissements à caractère bilatéral et régional, soit 69 accords d’investissement dont 65 bilatéraux et 4 régionaux. Il occupe, de ce fait, en termes d’accords signés, la 2ème position en Afrique, après l’Egypte. Sur les 65 accords bilatéraux, 18 ont été signés avec les pays africains. En ce qui concerne les conventions de non double imposition, le Maroc en a conclu 52 avec le reste du monde, dont 9 signées avec des pays africains, souligne la même source.
De même, le gouvernement marocain a mis en œuvre, à compter du 1er janvier 2011, des mesures concernant les procédures de changes afin de soutenir le positionnement des investisseurs au niveau du continent africain. Il s’agit du relèvement du plafond de l’investissement exempté de l’autorisation de l’Office des Changes de 30 millions de dirhams à 100 millions de dirhams, ce qui est de nature à permettre un accroissement des flux de capitaux marocains à destination des pays africains.
La stratégie adoptée par le Maroc, consolidée par le dynamisme du secteur bancaire national sur le marché africain, a permis au royaume de se positionner, en l’espace de quelques années, comme deuxième investisseur africain sur le continent après l’Afrique du Sud. Ces investissements, portés par des entreprises publiques et le secteur privé dans plus de 25 pays, se caractérisent par une diversification sectorielle, notamment dans les secteurs à forte valeur ajoutée (BTP et immobilier, technologies de l’information et de la communication, secteur bancaire, énergie et mines, transport, industries pharmaceutiques, eau potable, enseignement supérieur privé…).
Néanmoins, la part du Maroc au niveau du marché de l’Afrique subsaharienne ne dépasse pas 0,3% en 2013. Au regard des potentialités offertes, le Maroc pourrait jouer un rôle plus important dans la région basé sur une stratégie de coopération triangulaire mettant l’expertise et le savoir-faire des entreprises marocaines au service des projets de développement sur le continent. Un objectif qui reste tributaire de l’amélioration des infrastructures commerciales et du cadre juridique qui régie ses relations commerciales et d’investissement avec les pays africains, conclut sa la note de conjoncture de la DEPF du Maroc.

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