La Tunisie importe plus de la moitié de ses besoins en gaz d’Algérie, a déclaré Kamel Bennaceur, ministre tunisien de l’Industrie, des mines et de l’énergie.
Dans un entretien accordé au magazine l’Economiste Maghrébin à paraitre mercredi et dont des extraits ont été publiés ce lundi sur le site web du journal, le ministre a précisé qu’en 2013 la facture des importations de gaz en provenance d’Algérie a été de 1,060 milliard de dollars. Il a ajouté que la Tunisie reçoit 5,25% du gaz transitant sur son sol comme « droit de passage » du gazoduc Algérie-Italie.
Selon le ministre, la Tunisie est un grand importateur d’hydrocarbures. Les importations énergétique de la Tunisie ne cesse d’augmenter ces dernières années. Les dernières statistiques publiées par l’INS (Janvier-Février 2014), montrent une hausse importante de la facture énergétique. Durant les deux premiers mois de l’année, la Tunisie a importé pour 261,3 millions de DT de pétrole brut, contre 147 millions DT à la même période en 2013 et 319,5 millions de gaz naturel ( 95,3 MD en 2013). De ce fait, « nous avons intérêt à développer nos propres ressources, nous n’avons pas d’autres solutions », a justifié le ministre qui estime que l’exploitation de gaz de schiste est incontournable pour la Tunisie dans le cadre d’un dialogue citoyen sur les questions liées à l’environnement.
Pas d’exploitation de gaz de schiste sans l’action citoyenne
« Pour ce qui est de notre position par rapport à ce gaz, quand je lis ce qui est écrit à ce propos, je me dis que la population est réellement intéressée par les problèmes d’environnement. Cela fait plaisir et j’espère qu’il en sera de même pour l’environnement de tous les jours que nous avons, en tant que gouvernement, inscrit comme priorité et pour lequel, sans l’action citoyenne, les résultats ne seront pas à la hauteur », a-t-il expliqué.
Les réserves de la Tunisie en gaz de schiste sont estimées à 61.000 milliards de pieds cubes, et les réserves techniquement exploitables à 18.000 milliards, selon une récente étude de la Banque africaine de développement. Alors que les réserves prouvées de gaz conventionnel s’élèvent à moins de 3.000 milliards de pieds cubes. « Le pays pourrait remplacer le gaz importé par une production locale moins chère, ce qui entraînerait une légère hausse de la croissance, de la consommation d’énergie et des émissions », expliquaient les rédacteurs de l’étude de la BAD publiée en octobre dernier. Le ministre avait déclaré jeudi dernier que la Tunisie ne bénéficie pas d’importantes quantités de pétrole vue sa petite surface. Les réserves nationales de pétrole brut ont estimées à 450 millions de barils.