L'Algérien a besoin de mille dollars minimum d'allocation touristique, selon Abderrahmane Benkhalfa - Maghreb Emergent

L’Algérien a besoin de mille dollars minimum d’allocation touristique, selon Abderrahmane Benkhalfa

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Rétablit la crédibilité du dinar. Pour Abderrahmane Benkhalfa, expert financier, ancien délégué général de l’ABEF, cet objectif doit constituer une priorité pour le gouvernement.

 

M. Abderrahmane Benkhalfa, expert financier, ancien délégué général de l’ABEF, a demandé dimanche que l’allocation touristique au profit des Algériens se rendant à l’étranger soit portée à 1.000 dollars. Cette mesure, a t-il déclaré au cours d’une émission de radio, doit s’inscrire dans un ensemble plus large de décisions destinées à donner de la cohérence à l’économie algérienne.

M. Benkhalfa a précisé que ce seuil, qu’il considère comme un minimum, pourrait contenir une « clause de sauvegarde », à réviser chaque année, si la situation financière du pays se dégrade. Le ministère des finances et la banque d’Algérie avaient tous deux indiqué, dès 2013, qu’une révision de l’allocation touristique était à l’étude, mais aucune décision n’a été prise à ce sujet.
Pour M. Benkhalfa, l’Algérie a besoin de cette mesure pour aller à une « homogénéité de l’économie ». Selon lui, « nous avons deux économies, deux dinars, deux pratiques ». Il y a deux marchés du dinar, l’un, officiel à 105 dinars pour un euro, l’autre, parallèle, à 159 pour un euro. Le décalage est de 50%. Il faut le supprimer, a-t-il dit. Il a estimé que le dinar algérien est « surévalué », et que sa valeur réelle se situe « probablement entre les deux.
Facilités pour les petits demandeurs
Comme première mesure destinée à lutter contre le marché informel des devises, il propose de retirer les petits demandeurs du marché parallèle, en offrant une allocation touristique digne, et en facilitant le transfert de devises pour le paiement de soins et des études. Ces facilités « ne signifient pas que tous les Algériens vont frauder » et transférer massivement des devises, a-t-il dit, mais elles permettront de baisser la pression sur le marché informel de la devise, premier pas vers la suppression de l’écart entre les deux marchés.
M. Benkhalfa affirme également qu’il « faut une révision intégrale du contrôle de change, une révision des textes, une révision de l’allocation touristique», qu’il a qualifié de «dérisoire». Ces mesures doivent faire partie d’un plan de réformes destiné à relancer l’économie algérienne. «Il faut que le dinar retrouve sa crédibilité». Sans aller jusqu’à demander la liberté de transfert de devises, il a souhaité que le gouvernement apporte des « allègements considérables ». Il a rappelé que les textes actuels datent «de la période où l’Algérie n’avait pas de ressources».
Dévaluation nécessaire
Un objectif essentiel doit être visé, celui de « rétablir la confiance dans le dinar », a affirmé M. Benkhalfa. Cela doit concerner les citoyens, les acteurs économiques, algériens et étrangers. Le partenaire étranger doit « avoir confiance » pour réinvestir en Algérie, et le citoyen doit avoir confiance pour placer son argent en Algérie, a t-il dit. « Il ne faut pas croire que le dinar, c’est du papier ».
Mais ces mesures ne peuvent être envisagées sans « revoir la valeur du dinar à la baisse », reconnait M. Benkhalfa. Il a cependant rappelé que l’acte de dévaluer n’entraine pas seulement un risque d’inflation et de hausse des prix des produits importés. Il « reflète aussi la compétitivité réelle de l’économie, et permet aux entreprises algériennes d’exporter ». Pour lui, ce choix est préférable à réévaluer le dinar « de manière artificielle administrative ».

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