Le paiement électronique demeure l’otage d’un vide juridique que les pouvoirs publics hésitent encore à combler. C’est l’explication du retard accusé dans ce domaine en Algérie, donnée ce mardi par l’expert consultant en TIC, Younès Grar, qui était l’Invité du « Direct » de Radio M, la web radio de Maghreb Emergent.
Pour Younès Grar, les algériens sont prêts pour l’utilisation de ce nouveau mode paiement, de même que les banques privées étrangères installées en Algérie et qui ont déjà cette culture. «Seules les banques publiques n’y sont pas préparées en plus de l’absence d’un texte juridique pour encadrer le e-paiement », estime-t-il.
Selon lui, les pouvoirs publics ne doivent pas ignorer les attentes des citoyens, qui sont en quête d’une solution à la problématique des liquidités. Il a rappelé à ce propos les multiples initiatives qui ont été lancé dans le domaine du e-commerce, à l’image des sites d’achats qui émergent en Algérie, signe que la société algérienne est prête pour l’avènement du paiement électronique. Mais l’expert regrette les lenteurs au niveau institutionnel pour l’élaboration de ce texte qui concerne au moins 3 départements ministériels « qui se jettent la balle entre eux ». Une situation, selon Grar, qui arrange les barons de l’informel qui s’inquiètent de la transparence que peut apporter le e-paiement en matière de traçabilité des fonds.
Le marché des applications, une niche pour l’emploi
Nawel Benkritly, directrice générale de la Société d’automatisation des transactions interbancaires et de monétique (SATIM) avait affirmé en mars dernier que les textes de loi en question sont « au stade de maturation pour combler le vide juridique ».
On a appris toutefois d’un responsable d’un site de vente en ligne, récemment créé, que les pouvoirs publics ne sauraient tarder à « légaliser » le paiement en ligne à travers des conventions avec le réseau interbancaire pour chaque opérateur.
Abordant le marché des applications mobiles, Younès Grar juge ce marché « très porteur », notamment en termes de création d’emplois rien que dans les administrations publiques. Selon lui, les différentes administrations doivent créer des contenus et services mobiles avec l’avènement de 3G. Ce qui pourrait générer pas moins de 100.000 emplois pour gérer les services électroniques que doivent développer ces administrations, selon ses estimations.