A Hanovre, en Allemagne, le Salon des technologies de l’information et de la bureautique (CeBIT) attire toujours autant monde. Dans son édition 2015, les objets connectés ont damé le pion aux « vieilles » technologies.
Quelques semaines après le MWC de Barcelone, c’était au tour de l’autre grand événement high-tech de l’année, le Salon des technologies de l’information et de la bureautique (CeBIT) de Hanover, qui est à sa 15e édition. Un record battu en terme de nombre d’exposants qui a atteint les 3400 stands d’entreprises et de prestataires de services IT venus de 70 pays. La Chine, encore une fois, saisi l’occasion du CeBIT 2015 pour arriver avec un important renfort de savoir-faire dans la réalisation des infrastructures hardwares et softwares. Invité d’honneur de cette édition, plus de 600 compagnies chinoises ont participé au salon dont le groupe « alibaba.com », spécialisé dans le commerce électronique, Huawei, ZTE et le fabricant des smartphones Xiaomi. Mais cette forte présence chinoise n’a pas empêché l’entrée sur scène de nouvelles compagnies internationales spécialisées dans « l’Internet of Things » (IoT – Internet des objets).
La plupart des produits exposés ont été choisis afin de mettre en évidence deux critères décisifs touchant la connectivité du produit et l’efficacité de l’entreprise dans sa modélisation économique. Il s’agit de la sécurité digitale et du processus de fabrication. La foire technologique allemande de cette année, a prouvé que l’Internet mobile dépasse aujourd’hui les frontières des terminaux pour s’étendre aux objets inimaginables comme les vêtements, chaussures, bijoux, voitures et les télévisions. Une société allemande a d’ailleurs exposé un vélo équipé d’un module de connectivité fonctionnant sur la base d’un processeur. Installé à l’intérieur du cadre du vélo et qui peut même télécommander des pièces de rechange dans le cadre du suivi de la maintenance de l’engin roulant, ce module comprend principalement un GPS et une carte SIM. Un tandem stratégique qui permet au propriétaire de localiser sa bicyclette en cas de vol.
Cet exemple illustre bien l’arrivée imminente d’un nouvel Internet mobile, celui des objets roulants connectés. D’ailleurs, le très prestigieux bureau d’études Gartner a identifié, dans plusieurs études, quatre types d’Internet mobile : l’Internet des personnes, des objets, de l’Information et des lieux.
50 milliards d’objets connectés en 2020
Selon Gartner, plus de 50 milliards d’objets connectés seront en mis en circulation en 2020. Plus des trois quarts de ces terminaux ne seront pas des smartphones, des ordinateurs et des tablettes. Au fait, il s’agit d’objets utilisés par des sociétés dans un cadre professionnel et dans lesquels des données seront envoyées d’un équipement vers un autre. D’où l’importance du critère sécuritaire cité ci-dessus. Ainsi, plusieurs exposants occidentaux et asiatiques ont montré aux visiteurs des solutions intelligentes dans lesquelles le concept de l’Internet des objets a été introduit pour agréger des systèmes d’alarme multifonctions. Ces derniers peuvent être surveillés à distance grâce à l’IoT.
Dans une vidéo mise en ligne sur Youtube, un représentant de SecuCloud, une société allemande spécialisée dans la fourniture des solutions de sécurisation des réseaux Cloud, a démontré au Cebit 2015, comment la sécurité de l’IoT peut être managée via le Cloud. La data émise sera reliée à un centre de gestion Cloud dont les missions primordiales sont le contrôle du flux de données et le blocage de l’accès à d’éventuels intrus.
Reconnaissance faciale
Pour rester dans le contexte sécuritaire, le leader du commerce en ligne chinois Alibaba a dévoilé durant l’exposition allemande son application mobile de reconnaissance faciale qui remplacera le mot de passe lors d’un achat en ligne. Et c’est le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, qui a montré cette nouvelle fonction en scannant son visage via l’appareil photo frontale de son smartphone. Le fichier photo sera envoyé vers un serveur d’authentification. Une fois validée, la transaction pourra être effectuée.
Concernant les véhicules connectés, Rinspeed Budii, une voiture connectée basée sur le châssis et la motorisation de la BMW i3, a été exposée au Cebit 2015. La plupart des visiteurs professionnels l’ont qualifiée de révolution à cause de sa grande caméra intelligente placée sur son toit pour « lire » la route, mais aussi en raison du nombre impressionnant de capteurs greffés à l’intérieur et à l’extérieur de ce véhicule. Sa commercialisation n’est pas pour demain, mais les technologies utilisées sont déjà opérationnelles dans l’industrie militaire allemande. A noter que l’année prochaine, 200 millions de voitures « connectées » circuleront sur les routes. Grâce à l’interaction entre les systèmes d’information de la circulation routière et les réseaux des opérateurs, ces véhicules « communiquent » pour permettre aux conducteurs d’éviter les embouteillages.