L’Algérie est-elle en passe de rater une autre occasion dans le domaine de la monétique ? La solution du Eye Bank proposé par un fournisseur mondial de la monétique biométrique n’a pas séduit les responsables du secteur, malgré un essai concluant. Le dossier est bloqué.
L’Algérie est le deuxième pays africain à adopter la technologie de la monétique biométrique et le premier au niveau du Maghreb, mais n’a pas réussi à la généraliser. C’est le constat amer d’un jeune entrepreneur algérien, représentant exclusif du seul fournisseur mondial de solutions biométriques du scanner des yeux, Iris Guard. Cette multinationale a fait confiance à Algérie Advice, un cabinet algérien de consulting, spécialisé dans la monétique biométrique, la technologie de sécurisation de l’information et le paiement électronique sécurisé pour être son distributeur officiel dans la région du Maghreb. «Nous sommes les premiers à posséder cette technologie au niveau du Maghreb», se félicite Adel Khalef, General Manager de Algérie Advice. Néanmoins, nuance-t-il, le système, après avoir fait ses preuves dans de nombreux pays et testé avec succès dans le bureau de poste de l’Assemblée populaire nationale (APN) pendant 3 mois est resté sans suite. « Nous ne comprenons plus ce qui ce passe. Le projet s’éternise au niveau du MPTIC », constate Adel khalef. « Nous avons demandé audience auprès de plusieurs ministres dont celui de la Poste et des TIC fin 2012. Au bout d’un mois et demi, l’ancien ministre, Moussa Benhamadi nous a contactés pour une présentation. C’était en janvier. L’ex ministre nous a fait comprendre que si le test s’avère concluant nous aurons le feu vert pour le généraliser sur tout le territoire national. Nous avons alors équipé le bureau de poste de l’APN fin avril. Et le test était concluant à 100 % », relate-t-il. Il renchérit : « A la rentrée sociale c’est le blocage généralisé. Ni la nouvelle ministre de la Poste et des TIC, Madame Zohra Derdouri, ni le PDG d’Algérie Poste, Mohamed Laid Mehloul n’ont daigné répondre à nos sollicitations sur la suite à donner à notre projet que l’ancien ministre s’est engagé à généraliser ». Selon lui, ce projet s’inscrit pleinement dans l’optique du discours officiel pour mettre fin à la bureaucratie. « Le projet est une signature en or dans le secteur des TIC qui va faire de l’Algérie une pionnière dans le domaine de la monétique », précise-t-il. Les responsables du secteur ne sont pas, semble-t-il, de cet avis. Algérie Poste avait même décidé en juillet dernier de démanteler le dispositif du bureau de poste de l’APN juste à la fin du test n’était-ce l’intervention des 1300 clients entre députés et employés de l’Assemblée. Le projet est resté lettre morte depuis. Est-ce le coût financier de l’opération du déploiement du système ? Sa généralisation ne coûte pas plus que le prix d’un avion, affirme notre interlocuteur sans dévoiler l’offre financière qui reste du domaine confidentiel.
Eliminer les files d’attente en 9 mois
Adel Khalef s’engage à travers son projet à éliminer la bureaucratie et les files d’attente des bureaux de poste en moins de 9 mois. «La technologie que nous proposons permet aux clients des institutions financières d’accéder à leur compte avec l’imagerie de l’iris, le seul organe du corps visible de l’extérieur. Une transaction commerciale sous ce dispositif dure moins de 30 secondes», argue-t-il. De plus, a-t-il ajouté, le taux de fraude est de 0%, le succès de cette technologie réside dans l’information biométrique. « Sans votre œil vous en pouvez pas accéder à votre compte », précise-t-il. Adel Khalef explique : « l’homme possède deux iris différents. La seule technologie infalsifiable dans le domaine de la monétique. Même lorsqu’on force quelqu’un, le système ne répondra pas, car l’œil réagit aux chocs et les iris se dilatent ce qui rend la lecture de l’imagerie impossible. Ceci est détecté par un algorithme de notre logiciel qui bloque pendant 90 secondes ». « Nous enregistrons les iris des clients dans une base de données que le système convertit en un code biométrique lequel remplacera de facto la pièce d’identité et le chèque. Ce numéro biométrique est automatiquement rattaché au compte CCP du client », explique-il encore, avant d’ajouter : « Nous avons rien changé au système et au logiciel de la poste, si ce n’est la rapidité et l’efficacité d’accès aux comptes clients ».