La hausse de 20% du tarif de la garantie obligatoire ‘’Responsabilité civile’’ (RC) est insignifiante et le déficit prime/sinistre de la branche automobile va s’accentuer estime Hassan Khelifati, PDG d’Alliance Assurances. Le plus inquiétant, selon lui, est le dumping pratiqué par certains assureurs hors de toute « logique commerciale ».
«Le déficit prime/sinistre de la branche automobile va s’accentuer et ce n’est pas l’augmentation de 20% sur la tarif de la garantie Responsabilité civile qui varie de 1600 à 1800 DA dans un contrat d’assurance automobile sur une année qui va redresser la situation des compagnies d’assurances qui courent vers l’insolvabilité », a expliqué à Maghreb Emergent le patron de Alliance Assurances, et vice-président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR).
Pour M. Khelifati, cette augmentation décidée par la Direction du Trésor public, est d’autant plus dérisoire qu’elle sera échelonnée sur quatre semestres, à raison de 5% pour chaque semestre à partir du premier janvier prochain.
Le calendrier retenu par la Direction du Trésor et envoyé à l’UAR précise qu’à partir du premier janvier 2017 les compagnies d’assurances dommages sont tenues d’appliquer un réajustement « progressif » de la garantie obligatoire Responsabilité civile : +5% au 1er janvier 2017, +5% le 1er juillet 2017, +5% le 1er janvier 2018 et +5% le 1er juillet 2018.
Guerre des prix
Le PDG de Alliance Assurance estime qu’une augmentation de 90 DA sur la Responsabilité civile sur un contrat de 6 mois ne pèse rien par rapport à ce que dépensent les compagnies en termes d’indemnisation des sinistres.
« Pour chaque Dinar encaissé dans la RC, les compagnies d’assurances dépensent entre 3 et 5 Dinars dans les sinistres automobiles », a-t-il expliqué, soulignant que les recommandations de l’UAR pour une augmentation « significative » des tarifs de la RC n’ont pas été retenues.
Pour M. Khelifati c’est l’environnement global dans lequel évoluent les compagnies d’assurances qui doit pris en charge à travers « plus de régulation » pour « mettre de l’ordre » dans le marché des assurances en Algérie qui, indépendamment de la crise qu’il traverse du fait de la baisse des revenus pétroliers et de la chute de la valeur du Dinar, n’obéit à « aucune logique » économique.
Il pointe du doigt ce qu’il qualifie de « guerre des prix » menée par quelques assureurs qui menace la survie de nombreuses compagnies. Les pratiques de dumping et de concurrence déloyale doivent cesser avec l’intervention du régulateur du marché qui doit s’assurer de la capacité des compagnies à honorer leurs engagements par rapport aux prix pratiqués, a-t-il conclu.
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