Le groupe français affirme que sa décision a été hâtée par les « troubles politiques et sécuritaires que connaît la Tunisie », où il possède également une usine. Il n’en reconnaît pas moins que certaines conditions d’installation (main-d’œuvre, foncier, etc.) sont meilleures dans ce pays.
Le groupe aéronautique français AEMI vient d’inaugurer une usine au Maroc spécialisée dans l’usinage, l’assemblage et la conception de pièces mécaniques pour l’industrie aéronautique, rapporte L’Usine Nouvelle, site français spécialisé dans les informations industrielles.
Le coût global de cette usine, implantée dans le parc industriel d’Ouled Salah (20 km de Casablanca), s’élève à « plusieurs millions d’euros ». La nouvelle unité, la quatrième du groupe implanté en France, au Portugal et en Tunisie, est jumelle, dans son principe, de celle qu’il possède à Sousse ( Tunisie), précise la même source.
La décision du groupe français de s’implanter au Maroc a été hâtée par les « troubles politiques et sécuritaires que connaît la Tunisie ». « Le printemps tunisien a précipité notre décision de s’implanter au Maroc », explique Eric Roubinet, directeur commercial d’AEMI, dans une déclaration à l’Usine Nouvelle, ajoutant que le groupe a « besoin d’un backup compte tenu du fait que notre site AGBI en Tunisie a atteint le terme de son développement ».
La Tunisie offre les meilleures conditions d’installations
Eric Roubinet n’a pas nié que même si le Maroc présente l’avantage de la proximité géographique avec la France, la Tunisie offre de meilleures conditions d’installation. « La main-d’œuvre et le foncier sont globalement plus chers d’environ 10% au Maroc. Les démarches administratives et douanières sont aussi plus complexes qu’en Tunisie », estime-t-il.
Le parc industriel de Ouled Salah a été créé par la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), en partenariat avec le ministère du Commerce et la commune de cette localité. Il propose des terrains industriels en bail à construction de longue durée ainsi que des bâtiments industriels. L’usine lancée fin 2013 fonctionne actuellement avec 5 machines d’usinage et emploie 6 salariés. A l’horizon 2016, le groupe prévoit de porter le nombre de machines à 35 sur lesquelles travailleraient 120 personnes, formées pour l’essentiel par l’Institut marocain des métiers de l’aéronautique (IMA).
L’usine du Maroc va fabriquer des pièces mécaniques «low cost » pour les clients historiques de AEMI notamment Thales et Safran (via Sagem), ainsi que des boîtiers et pièces usinés destinés aux équipements d’avionique, de commandes électriques ou d’électronique embarquée.
Le groupe français prévoit un chiffre d’affaires d’environ 1,5 million d’euros au cours de la première année de démarrage et 4 à 5 millions d’euros à l’horizon 2016.