« Les statistiques sont le nouveau pétrole que nos dirigeants doivent désormais exploiter pour concevoir des processus opérationnels sur le continent », déclare Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (CAS), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Ce dernier déplore le fait qu’en matière de financement pour la statistique, « nous voyons plus de promesses que d’actions puisque nos politiciens signent des documents et font des déclarations audacieuses mais qui ne restent que des déclarations et de l’engagement et n’aboutissent nulle part.
Telles sont ses paroles prononcées le 23 octobre lors d’une table ronde sur « L’économie politique de la capacité statistique » lors du 2ème Forum mondial sur les données à Dubaï, dans les Émirats arabes unis.
Le Responsable de la CEA soutient que les gouvernements doivent prendre des mesures urgentes, concrètes et significatives « pour renforcer et utiliser notre capacité statistique, ce qui les guiderait ensuite dans la résolution des problèmes mondiaux actuels en matière de santé, d’éducation, de migration, de genre, d’environnement, ainsi de suite ».
Concernant la session « très réussie », organisée sous le thème, « Intégrer les statistiques dans le pouvoir décisionnel » par la CEA, lors dudit Forum, M. Chinganya souligne que la session offre une excellente occasion de combler l’écart entre les producteurs de données et les utilisateurs.
« C’était vraiment excitant de se retrouver dans cette salle bondée de responsables de statistiques nationaux, de journalistes, de chercheurs, de décideurs, de représentants de la société civile, d’universitaires et d’autres acteurs dans les domaine des données », indique M. Chinganya, ajoutant que « les discussions étaient animées, interactives, honnêtes et enrichissantes, et je pense que cela témoigne du rôle important que joue la CEA dans cette initiative visant à améliorer les données et les statistiques en Afrique ».
Le panel, presque à l’unanimité fait ressentir le besoin de renforcer les partenariats dans l’ensemble, à l’échelle de la production et de la consommation des données ; le rôle des médias en tant qu’acteurs essentiels et l’importance de lier les données d’origine privée au suivi et au contrôle des Objectifs de développement durable et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Chinganya dit : « Nous devons nous assurer de disposer des données nécessaires d’ici 2030, faute de quoi nous nous retrouverons là où nous nous trouvions avec les OMD ».
La Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohammed, a honoré de sa présence, l’inauguration officielle du forum en invitant « tous les innovateurs en matière de données à collaborer avec l’ONU pour améliorer la disponibilité et l’utilisation de données ventilées et locales.
« Ensemble, nous pouvons exploiter de manière sûre et responsable le pouvoir des données pour réaliser les Objectifs de développement durable et créer un monde où personne, absolument personne, n’est laissé pour compte, informe-t-elle.
Le Forum était organisé par l’Autorité fédérale de la compétitivité et des statistiques des Émirats arabes unis avec le soutien de la Division de statistique de DESA, sous la direction de la Commission de statistique des Nations Unies et du Groupe de haut niveau sur le partenariat, la coordination et le renforcement des capacités statistiques pour l’Agenda 2030 pour le développement durable.