Sammy Oussedik constate que le cadre réglementaire régissant le secteur des TIC en Algérie est archaïque. Il précise que la loi sur les télécoms autrement dit le cadre législatif date de 2000 lequel cadre n’a pas été changé depuis, ce qui donne une idée sur le rythme désespérément lent de développement du secteur.
Le numérique, ou le digital dans le cas algérien, n’est pas un choix, c’est une nécessité. Aujourd’hui, au niveau mondial, 30% des nouveaux investissements vont sur ce secteur. Pour Sammy Oussedik, invité mardi du Direct de « Radio M » la webradio de Maghreb Emergent, les relais de croissance au niveau international sont le numérique. Aussi, affirme-t-il, si l’Algérie n’est pas un pays connecté cela va poser des problèmes aux potentiels investisseurs et dans leur gestion et dans leur process de fabrication. Sammy Oussedik constate que le cadre réglementaire régissant le secteur des TIC en Algérie est archaïque. Il précise que la loi sur les télécoms autrement dit le cadre législatif date de 2000 lequel cadre n’a pas été changé depuis, ce qui donne une idée sur le rythme désespérément lent de développement du secteur. « C’est de la préhistoire ! », ironise à juste titre M. Oussedik pour qui ce cadre législatif « ne colle même pas à la réalité de notre pays », à défaut de la réalité internationale. Pour lui, la décision d’ajourner la certification électronique illustre que « c’est une question politique et non pas technique », et soulève le rôle de la Banque centrale qui constitue, a-t-il dit, un poids d’inertie. « Pendant 20 ans à la banque centrale, on a refusé le paiement des services parce qu’on a une idéologie qui reste par certains aspects marxiste ». Dès lors, pour Oussedik se pose un problème de souveraineté et, prévient-il, tant que les administrations et les pouvoirs politiques n’ont pas trouvé un consensus, le projet peut attendre.
En Algérie, on a arrêté le temps
La véritable révolution numérique ce n’est pas l’ordinateur c’est bien le mobile, rappelle Oussedik qui donne des chiffres qui sont, selon lui, effarants si on les compare avec notre réalité en Algérie. À titre illustratif, des pays comme le Mali et la Côte d’Ivoire tirent l’essentiel de leur croissance interne grâce aux nouvelles technologies, notamment le mobile : 15% du PIB pour le cas du Mali et 7% du PIB pour ce qui est de la Côte d’Ivoire. « Cela veut dire qu’entre les pays développés qui, eux, développent la technicité, il y a à l’autre bout des pays africains qui dans leurs usages développés ont sauté une génération et sont en plein dans la modernité, alors qu’en Algérie nous sommes dans un no man’s land en n’étant ni du côté des pays développés ni de celui des pays africains » qui suivent cette voie, observe encore Samy Oussedik. Quant aux domaines d’action qui pourraient bénéficier de la 3G, Samy Oussedik cite la lutte contre la corruption en premier lieu. « Si demain on décide d’imposer le paiement de l’impôt sur les sociétés, il ne se fera que par paiement électronique. Il n’y aura donc plus de relation humaine qui favoriserait la corruption », affirme Oussedik. Le numérique peut aussi aider à « rectifier les choses » en matière d’efficacité des politiques notamment le secteur du transport mais aussi dans l’enseignement à distance, souligne Oussedik. Il termine par dire que l’Algérie des années 1990 n’est plus celle de 2015. « Il faut que nous soyons de notre temps vis-à-vis des nôtres et vis-à-vis du monde, parce que nous allons tôt ou tard basculer dans ce monde en temps réel », conclut-il.
Extraits vidéo : http://bit.ly/1xYHjP5
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