Libye - Les firmes pétrolières préoccupées par l’insécurité, la NOC rassure - Maghreb Emergent

Libye – Les firmes pétrolières préoccupées par l’insécurité, la NOC rassure

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Pour le président du bureau américain chargé des études des risques North Africa Risks Consulting NARCO, « les activités en direction de la Libye sont mortes, on ne peut lancer aucun investissement si on n’est pas sûr de préserver sa logistique et de rentabiliser son investissement ».

 

 

Presque aucune intervention lors du Sommet nord-africain sur le pétrole et le gaz, qui se déroulent depuis hier au Sheraton d’Alger, n’a pu éviter la question préoccupante de la sécurité en Libye. « La production annuelle de pétrole est estimée à 800.000 baril/j après qu’elle a été de 1,6 million b/j avant la révolution de 2011 », rappelle à Maghreb Emergent M. Al Madjiri Al Senoussi, coordinateur des projets d’investissements au sein de l’entreprise pétrolière nationale libyenne National Oil Corporation ( NOC). Il précise que la « Libye est passé par une catastrophe en terme de production » aux mois d’aout et de septembre derniers : « En raison de la suspension des activités du champ de Cherrara, la production libyenne est descendue jusqu’à 250.000b/j. » Pour rappel, le champ de Cherrara a été fermé en septembre suite à une attaque terroriste.

La Libye a lancé un investissement dans l’offshore, au large de Tripoli, pour un montant de 9 milliards de dollars. « Ces projets gigantesques, lancés cette année avec l’italien ENI, produiront 700 milliards de pieds cubes de gaz/J, soit l’équivalent de 35 millions de m3/j », nous informe M. Al Madjiri qui ajoute : « La demande intérieure libyenne en matière de gaz naturelle sera de l’ordre de 3,5 millions de m3/j d’ici 2019. « La production des chantiers de l’offshore sera destinée à la consommation intérieure. On sera obligé d’aller vers d’autres explorations, notamment dans le gaz de schiste pour couvrir les futures demandes énergétiques, et maintenir l’exportation. »

Concernant l’exploitation du gaz de schiste, les différents intervenants libyens ont lancé des appels à la coordination à l’endroit des responsables de Sonatrach, compte tenu de l’uniformité des roches et des spécificités géologiques, qui impliqueraient l’utilisation de la même technologie.

 

La Noc se veut rassurante

 

Les représentants de NOC, lors de ce sommet nord-africain, se sont voulus rassurants. « Les bases pétrolières sont sécurisées, le nord-ouest libyen est également sécurisé. Il y a uniquement quelques foyers de tension où des groupes connus sont en conflit », nous explique M. Fitouri, haut responsable de la compagnie nationale libyenne. 

Pourtant, le président du bureau américain chargé des études des risques North Africa Risks Consulting NARCO, M. Geoff D. Porter, confirme à Maghreb Emergent, que la situation est chaotique et que les investisseurs qui intéressés par l’Afrique du Nord ne sont pas chauds pour aller en Libye : « Les activités en direction de la Libye sont mortes, on ne peut lancer aucun investissement si on n’est pas sûr de préserver sa logistique et de rentabiliser son investissement. Tout est à l’arrêt pour ce qui est des investissements américains en Libye. ». Le même point de vue est celui d’un chef de département de l’entreprise d’exploration et de production en hydrocarbures (OMV), chargé de la région nord-africaine. M, Hans Peter Schmid indique ainsi que son bureau situé à Vienne s’est retrouvé dans l’obligation de rapatrier l’ensemble des ressortissants autrichiens travaillant en Libye : « Toutes les activités sont suspendues pour ce pays, et on ne prévoit rien du tout avant le recouvrement de la paix. » Ce pessimisme n’est pas partagé par le coordinateur des investissements de la NOC, qui explique que la production libyenne en matière d’hydrocarbures se poursuit « car les 90% des travailleurs sont des locaux, et que les 10% restant sont bien présents et à l’œuvre en Libye, et jouissent de l’entière protection des services de sécurité libyens ».

 

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