Le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré jeudi que l’Union européenne (UE) resterait engagée dans l’accord sur le nucléaire iranien aussi longtemps que l’Iran le respectera pleinement.
L’accord a également contribué à la création d’un espace de dialogue sur d’autres sujets de préoccupation, comme le comportement de l’Iran dans sa région et ses programmes de missiles balistiques, a-t-il affirmé devant l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) dans un discours sur les questions nucléaires.
L’accord est bénéfique en matière de sécurité aux niveaux européen, régional et mondial, a-t-il indiqué. « C’est pourquoi l’Union européenne s’engage à conserver l’accord, aussi longtemps que l’Iran le respectera pleinement. »
M. Tusk commentait par ces propos la décision du président américain Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire de 2015 entre l’Iran, l’UE et six puissances mondiales (Royaume-Uni, Chine, France, Allemagne, Russie et Etats-Unis) et de réimposer des sanctions à l’Iran.
En vertu de l’accord, officiellement dénommé Plan d’action global conjoint ou JCPOA, l’Iran a convenu de limiter son programme nucléaire en échange d’une levée des sanctions internationales pesant sur la République islamique.
Depuis le retrait des Etats-Unis, les cinq puissances restantes tentent de maintenir l’accord à flot.
Après avoir présidé lundi une réunion des ministres des Affaires étrangères des cinq pays et de l’Iran, la chef de la politique étrangère et sécuritaire de l’UE, Federica Mogherini, a annoncé que l’UE établirait une entité légale afin de contourner les sanctions américaines.
Cette entité permettra aux entreprises européennes de continuer à faire des affaires avec l’Iran en accord avec le droit européen et pourrait être ouverte à d’autres partenaires dans le monde, a indiqué Mme Mogherini.
Cette mesure de l’UE a immédiatement suscité les foudres de Washington.
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a dénoncé le lendemain la décision européenne comme étant inacceptable. Dans un discours à l’Assemblée générale de l’ONU, M. Pompeo a déclaré que Washington « a été déconcerté et, effectivement, très déçu d’apprendre que les parties restantes à l’accord entendaient établir un système de paiement spécial pour contourner les sanctions américaines ».
« C’est l’une des mesures les plus contre-productives que l’on puisse imaginer », a-t-il indiqué.
(Xinhua)