Le projet de loi de finances pour 2015 table sur une croissance de 4,4% en 2015 et un déficit budgétaire stabilisé à 4,3% du PIB, contre 4,9% en 2014. Il prévoit 189 milliards de dirhams pour l’investissement public contre 186,6 milliards en 2014 (+1,3%).
Actuellement débattu à la Chambre des représentants (députés), le projet de loi de finances pour 2015 concocté par un gouvernement islamiste du Parti de la justice et du développement (PJD) table sur une croissance de 4,4% en 2015 et un déficit budgétaire stabilisé à 4,3% du PIB, contre 4,9% en 2014. Il prévoit également 189 milliards de dirhams pour l’investissement public contre 186,6 milliards en 2014 (+1,3%).
Le gouvernement marocain, présidé par Abdelilah Benkirane, prévoit, dans ce projet de loi, des dépenses de compensation estimées à 23 milliards de DH, contre 32 mds de DH en 2014, une baisse qui s’explique par l’introduction du système d’indexation des prix à la pompe.
Le budget de fonctionnement sera réduit, même si la masse salariale est en hausse à 105,509 milliards de DH (10,8% du PIB), contre environ 86 milliards de DH en 2011. Quant aux besoins de financement extérieurs de l’économie, ils sont estimés pour 2015 à 2,7 milliards de dollars (24 milliards de dirhams).
Le projet de loi de finances 2015 « n’est pas austère », a assuré le ministre marocain de l’Economie et des Finances, Mohamed Boussaïd, mardi dernier, après l’adoption de ce texte par la commission finances au Parlement. « La touche politique y est présente », a-t-il ajouté.
Sévères critiques de l’Istiqlal
A la Chambre des représentants, les premières salves contre ce projet de loi ne se sont pas fait attendre. L’opposition, menée par le parti de l’Istiqlal, y relève un » manque d’identité politique et de vision économique et sociale ». Ses dispositions sont »fractionnées » et « isolées », estime le groupe parlementaire de ce parti, pour lequel les mesures qu’il prévoit »ne sont pas à même d’édifier les bases d’un véritable développement ».
Pour le patronat marocain, représenté par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), le projet de loi de finances pour 2015 tient enfin compte de ses recommandations au gouvernement. Dans un communiqué, le conseil d’administration de cette organisation patronale note « avec satisfaction que ses positions, largement défendues dans le cadre de la plateforme CGEM-Gouvernement, ainsi que certaines de ses propositions pour le PLF 2015, ont été instamment prises en compte par le gouvernement ».
Les ambitions du gouvernement
Dans sa lettre de cadrage envoyée aux ministères pour la confection du projet de la loi de finances pour 2015, le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane avait préconisé la relance de l’investissement, la lutte contre le gaspillage et l’amélioration des grands équilibres macro-économiques. Objectif: poursuite en 2015 des grands chantiers de redressement de l’économie marocaine, après les trous d’air de 2012 et 2013 : réduire le déficit budgétaire, améliorer la maîtrise de la dette publique et relancer les investissements, moteur de la croissance.