Les pays africains ont-ils fait des progrès dans la promotion et la régularisation des politiques foncières à travers le continent ? Pour la Commission de l’Union africaine, « une avancée importante a été réalisée » et elle permettra d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de libre-échange continental (Zlicaf).
En effet, à l’ouverture des travaux de la 4ᵉ session de la conférence sur les politiques et la gouvernance foncière en Afrique (CLPA), la Commission de l’Union africaine (CUA) et ses partenaires, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD) analysent depuis mardi à Addis-Abeba (Éthiopie) les questions du foncier dans le contient. Une question cruciale pour le continent pour atteindre ses objectifs économiques et les objectifs de développement durable (ODD).
Des objectifs que la Commissaire de la CUA pour l’Agriculture, le Développement Rural, l’Economie Bleue et le Développement Durable, Josefa Sacko, a estimé, dans son allocution d’ouverture, qu’ils sont atteignables, pourvu que des « avancées importantes ont été réalisées depuis le lancement du programme en 2014 ».
Elle a souligné dans le même contexte que « les recommandations et les engagements qui seront pris lors de cette conférence auront des répercussions au-delà de ce rassemblement et auront un impact profond sur les moyens de subsistance de millions d’Africains ».
Les participants à cette conférence continentale estiment également qu’un accès équitable aux terres, que ce soit agricole ou industriel, devra être régi à travers l’adoption de certaine réglementation au niveau des pays. Cet accès devra notamment accorder une importance aux droits d’accès au foncier aux femmes et aux jeunes. Un droit qui accuse des retards causés par considérations sociales, religieuses et traditionnelles.
En revanche, il faut souligner que dans la région de l’Afrique du Nord, la situation est différente. Les pays nord africains, à l’exception du Soudan, ne souffrent pas de l’emprise des leaders traditionnels (chefs de tribus) ou de l’existence des petites royautés. Le foncier, agricole ou industriel, est géré par l’administration.
Dans les pays de l’Afrique subsaharienne, il existe des conflits entre les gouvernements et les communautés traditionnelles, causés par les droits sur la terre. Les communautés traditionnelles ont leurs propres lois et règlementations dans la distribution des terres, mais aussi les États ont le droit positif sur les biens, ce qui crée des retards en matière de développement.