Pour Adelane Mecellem, il y a un potentiel assurable immense dans le secteur des TPE et des PME qui représentent 90% du tissu économique national, notamment en matière de responsabilité civile, risque incendie, dégâts des eaux, etc. « Il faudrait une assurance obligatoire pour ces entreprises », recommande-t-il.
Après la crise qui a affecté le secteur des assurances en 2015, avec la chute brutale des importations de véhicules, les assureurs doivent trouver de nouveau relais de croissance, a estimé Adelane Mecellem, le DG d’AXA Algérie, lors de son passage aujourd’hui à l’émission « l’Invité du Direct » de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent.
La croissance du chiffre d’affaire du secteur avoisine, selon lui, les 1,6%, alors qu’elle était à deux chiffres avant 2014. M. Mecellem propose, pour booster, deux leviers. Il s’agit de trouver de nouvelles niches en ciblant une novelle clientèle et de procéder à une augmentation tarifaire sur les risques « sous-tarifés ».
Pour lui, il y a un potentiel assurable immense dans le secteur des TPE et des PME qui représentent 90% du tissu économique national, notamment en matière de responsabilité civile, risque incendie, dégâts des eaux, etc. « Il faudrait une assurance obligatoire pour ces entreprises », recommande-t-il, soulignant que l’informel peut être un obstacle empêchant ces entreprises d’aller vers l’assurance. Hors segment corporate, il juge que le produit multirisque habitation présente un grand potentiel, pour peu qu’on le rende « obligatoire », de même que les assurances santé et prévoyance collective.
En outre, M. Mecellem considère que l’orthodoxie tarifaire concernant certains produits comme l’assurance automobile pénalise les assureurs. « Il faudrait que les tarifs assurance automobile augmentent dans la partie garanties facultatives, le tarif de responsabilité civile étant réglementé », a-t-il préconisé. Et d’expliquer : «La dépréciation qui s’est traduite mécaniquement par une inflation doit être capturée dans la prime d’assurance. Il n’y a aucune raison qu’il y ait une inflation sur les prix du véhicule sans qu’il ait une inflation sur le tarif d’assurance ».
Des résultats en déca des objectifs fixés
M. Mecellem est revenu sur les résultats réalisé par AXA Algérie en 2015 qu’il juge « bons »mais pas à « la hauteur des objectifs fixés ». Selon lui, l’entreprise a réalisé une croissance de 16% de son chiffre d’affaires pour ses deux filiales (assurance-vie et assurance-dommages), dans un marché atone.
Après une forte croissance durant les deux premières années, AXA Algérie (qui est le fruit d’un partenariat entre le groupe français AXA, la Banque extérieur d’Algérieet le Fonds national d’investissement), a continué à renforcer ses structures et son backoffice avant d’aller vers une démarche sélective dans le choix des implantations en 2015 pour « ne pas subir une crise d’indigestion », a expliqué son DG.
M. Mecellem a noté une amélioration des indicateurs de rentabilité notamment pour le ratio combiné qui n’a cessé d’évoluer. « Mesurer l’amélioration de la rentabilité de la compagnie d’assurance c’est : combien de points par an de ratios combinés elle gagne. AXA Algérie a gagné une dizaine de point entre 2014 et 2015, avec l’objectif d’avoir une compagnie avec un ratio combiné de 90% », a-t-il expliqué.
AXA est entrée en activité en Algérie en décembre 2011. Elle détient actuellement 4% des parts de marché,2,6% dommages et 15% pour la filiale personnes.
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