Kamal Benkoussa a décidé de se retirer de la course aux présidentielles. Comme pour signifier que le caractère funeste du processus en cours, il a choisi le cimetière d’El Alia pour en faire l’annonce.
Kamel Benkoussa tire les conclusions de la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel, une « insulte à la dignité » des algériens et se retire de la course présidentielle. Dans sa déclaration, remise à la presse et qu’il entendait lire au cimetière El Alia, fustige un régime qui empêche le peuple algérien « d’élire librement son président ». Pour lui, l’élection présidentielle du 17 avril est « jouée d’avance », elle est « totalement fermée » et place l’Algérie dans une grave impasse politique et économique.
L’élection présidentielle qui aurait pu être une occasion d’une réconciliation entre « l’Etat et le peuple » a été vidée de sens au nom de « l’équilibre des pouvoirs » affirme Kamel Benkoussa et elle est « symptomatique de l’impasse dans laquelle » s’inscrivent les tenants du pouvoir. « A force de gérer l’urgence vous en avez oublié l’essentiel, le Peuple Algérien. Aujourd’hui, il vous dit non au 4ème mandat et vous demande de cesser d’insulter sa dignité. Il vous demande de le respecter. Il n’est pas normal qu’en 2014, le Peuple Algérien ne puisse pas élire librement son Président. Nos Martyrs de la guerre d’Indépendance qui déjà en Novembre 54 disaient le « YES WE CAN ! » du Président Obama doivent aujourd’hui se dire : Tout ça pour ça ! ». Kamel Benkoussa dit avoir choisi d’aller au cimetière d’El-Alia pour rendre hommages à ces martyrs pour déposer une stèle « pour marquer la fin d’un système et leur dire avec force que l’esprit du YES WE CAN est toujours vivant ici en Algérie ».
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Déclaration de retrait de Candidature de Kamal Benkoussa
Mes Chers Compatriotes,
Je me présente aujourd’hui devant vous pour vous annoncer le retrait de ma candidature à cette élection présidentielle jouée d’avance et totalement fermée. L’Algérie traverse une période d’instabilité majeure, c’est un moment charnière de son histoire. Jamais elle ne s’est retrouvée dans une telle impasse politique et économique. Jamais elle n’a été aussi fragile depuis son Indépendance en 1962. L’heure est grave et je mesure l’urgence de la situation.
Pourtant, cette élection présidentielle aurait pu apporter cet élan d’espoir tant attendu pour une réelle réconciliation entre l’Etat et le Peuple. Il semblerait que l’équilibre des pouvoirs si cher à leurs cœurs ne permette pas un réel changement démocratique en Algérie. Parlant d’équilibre, j’aimerais les interpeller en leur posant une question essentielle. Equilibre de pouvoir, pouvoir sur qui, pouvoir sur quoi ? Si équilibre de pouvoir il y a, cela ne peut être qu’entre vous car aujourd’hui notre Peuple est plus que jamais libre et il revendique haut et fort ses droits de citoyens et ses libertés fondamentales.
Finalement, cette élection présidentielle est symptomatique de l’impasse dans laquelle vous vous inscrivez. A force de gérer l’urgence vous en avez oublié l’essentiel, le Peuple Algérien. Aujourd’hui, il vous dit non au 4ème mandat et vous demande de cesser d’insulter sa dignité. Il vous demande de le respecter. Il n’est pas normal qu’en 2014, le Peuple Algérien ne puisse pas élire librement son Président. Nos Martyres de la guerre d’Indépendance qui déjà en Novembre 54 disaient le « YES WE CAN ! » du Président Obama doivent aujourd’hui se dire : Tout ça pour ça !
Alors aujourd’hui, je leur rends hommage ici, au cimetière El-Alia, en déposant cette stèle pour marquer la fin d’un système et leur dire avec force que l’esprit du YES WE CAN est toujours vivant ici en Algérie.
Alors mes Chers Compatriotes, YES WE CAN AND TOGETHER WE WILL ! OUI ON PEUT ET ENSEMBLE ON LE FERA !
Tahya El-Djazaïr
Alger, le 28 Février 2014