Projet phosphatier de Tébessa : les chinois de Citic concurrencés par les américains et les indonésiens - Maghreb Emergent

Projet phosphatier de Tébessa : les chinois de Citic concurrencés par les américains et les indonésiens

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Certains projets du groupe chinois CITIC construction en Algérie ont du plomb dans l’aile selon des sources proches du monde de l’intelligence économique en Algérie.

En effet, le mégaprojet intégré de production de phosphate de Tébessa, conclu en 2018 et annoncé pour 2022, ferait l’objet d’un intérêt particulier de la part de sociétés américaines et indonésiennes, suite à quelques fausses notes ayant entaché la partition algéro-chinoise dans ce dossier, que représentait jusque-là l’alliance Sontarach-Citic.

Selon nos sources, le retrait en 2019 du groupe Wengfu, leader dans la fabrique et distribue des engrais phosphatés, des engrais organiques, des phosphates de magnésium et autres produits, aurait porté préjudice à la crédibilité du projet et mis de l’eau dans le vin du gouvernement algérien. Le groupe Citic, premeir partenaire de Sonatrach dans ce projet (via sa filiale Asmidal), aurait même jeté l’éponge en juin dernier, obligeant l’Algérie à chercher d’autres alternatives à ce partenariat bilatéral, avant de faire machine arrière et cherché, coûte que coûte, à revenir dans les bonnes grâces de Sonatrach.

Car désormais, les chinois feraient face à une rude concurrence de la part des américains de Bechtel et l’indonésien Indorama, deux poids lourds de la construction dans le monde. De plus, sur les 14 candidats figurant sur une liste confidentielle, évoquée par le site Africa Intelligence, 5 autres concurrents seraient chinois, tandis que des sources nationales avance le chiffre de 3 entreprises issues de Pékin, seulement.

Pour rappel, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a demandé officiellement, fin juin 2021, au groupe Citic de participer au nouvel avis de manifestation d’intérêt au mégaprojet. En effet, le retard accusé dans la réalisation de ce mégaprojet plébiscité par le président de la République lors de certaines de ses sorties médiatiques, risque fortement de rebattre les cartes du partenariat avec des sociétés étrangères, et voir de nouveaux acteurs mondiaux faire partie du futur consortium.

Dans son bilan de réalisation du plan d’actions 2020 arrêté au 31 décembre dernier, le ministère des Mines avait indiqué : « Le Projet Phosphate Intégré (PPI) vise à développer une industrie de transformation des phosphates de Bled El Hedba (Tébessa) pour la production des engrais dans les régions de l’est du pays. Il est actuellement en phase de recherche d’un partenaire technologue potentiel et l’appel à manifestation d’intérêt sera lancé en 2021.»

Mobilisant un volume d’investissement d’environ 6 milliards de dollars, dont 80% seraient assurés par la partie chinoise, la mise en exploitation du projet était initialement prévue en 2022. La concrétisation de ce projet permettrait de porter la production de minerai de 2 M tonnes/an à 10 M tonnes/an. Il est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba dans la wilaya de Tebessa (Est d’Algérie), sur 2045 hectares, la plateforme de Oued Kebrit à Souk Ahras, s’étendant sur 1484 ha , celle de Hadjar Essoud à Skikda, sur 149 ha et enfin le port de Annaba sur 42 ha.

Par ailleurs, la création de pas moins de 3000 postes de travail directs a été annoncée dans le cadre du projet, alors que ses chantiers de réalisation à travers les quatre wilayas devraient assurer 14 000 postes d’emploi.

Génèse du projet :

26 novembre 2018 :  accord de partenariat entre les groupes Sonatrach et Asmidal-Manal, et les groupes chinois Citic et Wengfu.

Novembre 2019 : Le groupe Wengfu quitte le consortium suite à de multiples désaccords avec la partie algérienne.

Janvier 2020 : Signature d’un à Alger d’un avenant au protocole d’accord relatif au projet intégré de production de phosphate en Algérie, conclu en 2018, entre Sonatrach et Citic.

Juin 2021 : Le groupe Citic est sur le point de mettre un terme à sa collaboration au projet. Un nouvel avis de manifestation d’intérêt relatif au projet est aussitôt lancé par le ministère de l’Energie et des Mines.

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