A Tanger, près du Détroit de Gibraltar, le constructeur automobile français Renault a fêté mercredi dernier la sortie du 200.000 e véhicule de ses chaînes de production au Maroc.
Une véritable success-strory est en train de se confirmer pour le français, qui a déjà une usine de montage de véhicules utilitaires à Casablanca, la capitale économique du royaume. Mais, la crise économique en Europe a contrarié ses ambitions »Tangéroises ». Explications.
A l’usine de Tanger, qui a coûté un investissement global de plus d’un milliard d’euros, les travailleurs ont célébré mercredi dernier la sortie d’usine du 200.000 eme véhicule, un Dacia-Dokker, depuis son ouverture en grandes pompes par le PDG du groupe et le Mohamed VI en 2012. Produit phare de l’usine Renault de Tanger, le Dacia-Dokker a été produit jusque là à 70.000 exemplaires, dont plusieurs unités ont été exportées en Espagne (12.977 véhicules), en France (12.727 véhicules) et en Turquie (11.663 véhicules), alors que plus de 15.500 autres ont été vendus sur le marché local.
Deux années après le démarrage de l’usine, la production moyenne est passée à 600 véhicules par jour, selon les dernières statistiques du mois d’avril fournies par le constructeur, qui a entretemps amélioré le process et le management de ses équipes pour atteindre les objectifs de départ, c’est à dire 360.000 véhicules par an.
Loin du compte
Car sur les carnets de production, l’usine, implantée dans la région de Melloussa, tout près de la côte méditerranéenne en face du Rocher (Gibraltar), est loin du compte. Et c’est le PDG de Renault-Maroc, qui le reconnaît dans des déclarations à la presse locale. »L’usine est encore loin des 360.000 unités » ciblées par an. La crise économique qui balaie l’Europe, principal marché et origine des principaux composants industriels, est passée par là. Au départ, l’usine, qui a nécessité un investissement d’un milliard d’euros, devait produire dans un premier temps entre 150.000 et 170.000 véhicules par an sur une ligne de montage, et dans une seconde étape, à partir de 2013, près de 340.000 unités, voire à 400.000 avec un travail continu les week-end sur la seconde ligne de production.
Pour gonfler les carnets de commande de l’usine, les responsables de Renault-Maroc veulent profiter de l’un des nombreux accords d’association que le pays signe à tour de bras. Un programme d’exportation vers les pays membres de l’accord dAgadir (signé en 2005 à Rabat), est en cours d’étude. Cet accord de libre échange lie le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et la Jordanie.
Exportations en hausse
Pour autant, les performances techniques et financières de ce secteur sont qualifiée « d’excellentes », selon une étude réalisée par l’office marocain des changes, selon lequel le secteur automobile est en pleine croissance, avec une hausse de 23% des exportations de voitures à fin 2013 et un chiffre d’affaires de plus de trois milliards d’euros. L’étude, réalisée en décembre 2013, relève que les exportations de voitures fabriquées et montées au Maroc ont bondi en 2013 à 23% contre 14,2% en 2012. En valeur, les exportations réalisées durant la même année se sont envolées à 31,02 milliards de dirhams (2,76 milliards d’euros) dont 1,1 milliard d’euros pour les véhicules assemblés, contre 25,2 milliards de dirhams en 2012 (2,2 milliards d’euros), soit 13,6% du global des exportations du pays. Solidement implanté au Maroc, c’est tout naturellement que le constructeur Renault domine le marché automobile local, puisqu’il est autant assembleur, à l’usine Somaca de Casablanca, que producteur de voitures, à Tanger. Le groupe français a atteint une part de marché record de 39% en 2013 avec plus de 47.000 véhicules vendus au Maroc. Une progression de 2,4 points et un record mondial de ventes.